Les régimes de retraite à prestations déterminées ont tenu bon au deuxième trimestre malgré la chute des taux d’intérêt à long terme. Les promoteurs peuvent remercier les rendements boursiers positifs.

Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer était de 97 % au 30 juin, soit un ratio égal à celui enregistré le 31 mars, mais en légère hausse comparativement au chiffre de 95 % de la fin de 2018. Plus du tiers des régimes de retraite canadiens sont maintenant entièrement capitalisés, et seulement 3 % des régimes affichent une capitalisation inférieure à 80 % selon l’approche de solvabilité.

Il s’agit de bons résultats compte tenu du fait que les taux d’intérêt à long terme ont chuté de 20 points de base au cours du deuxième trimestre, et de 50 points de base depuis le début de l’année, ce qui a fait augmenter le passif des régimes.

En revanche, les dégâts sur le niveau de solvabilité des régimes ont pu être évités grâce  aux rendements positifs obtenus sur les marchés boursiers. « Le solide rendement des marchés des actions a protégé plusieurs régimes de retraite canadiens autrement exposés contre les effets d’une fluctuation prononcée des taux d’intérêt à long terme en 2019 », indique F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada.

La firme invite les promoteurs à profiter du haut taux de capitalisation de leur régime pour réévaluer leurs stratégies de réduction des risques.

Chez les clients d’Aon, le ratio de solvabilité médian s’établissait à 99,3 % à la fin du deuxième trimestre, en hausse de 0,8 points de pourcentage depuis la fin du premier trimestre de l’année (98,5 %). Environ 48 % des régimes étaient entièrement capitalisés à la fin du trimestre.

« En six mois, nous sommes passés d’un environnement à rendement croissant, qui réduisait le passif des caisses de retraite, à un environnement à rendement décroissant, qui augmente le passif, note Erwan Pirou, directeur des placements pour les solutions déléguées d’Aon du Canada. Les régimes de retraite structurés de façon traditionnelle peineront à suivre le rythme, et les promoteurs de régimes pourraient bien manquer des occasions d’atténuer les risques avant qu’il ne soit trop tard. Les six derniers mois ont mis en évidence la nécessité́ d’une prise de décision rapide et efficace dans un contexte réel. »

Les actions sauvent la mise

Du côté de l’actif, un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 3,2 % au deuxième trimestre de 2019, selon Mercer. Les marchés des actions et les obligations canadiennes ont progressé, mais à des niveaux plus faibles qu’au premier trimestre.

Les rendements des actions canadiennes ont été positifs au cours du deuxième trimestre. L’indice composé S&P/TSX a gagné 2,6 %. Sept des onze secteurs ont affiché des rendements positifs, les technologies de l’information arrivant en tête. Les services de communication, l’immobilier et les secteurs de l’énergie et des soins de santé ont traîné en queue de peloton.

Les marchés canadiens des titres à revenu fixe ont connu une hausse durant le trimestre dans un contexte de faibles taux, les obligations à long terme (4,8 %) réalisant un rendement nettement supérieur à celui des obligations universelles (2,5 %). Les obligations à rendement réel (3,5 %) ont également affiché une hausse au deuxième trimestre.

Les États-Unis ont pris la tête des marchés mondiaux des actions, dégageant un rendement de 4,3 % en dollars américains (2,0 % en dollars canadiens), après un premier trimestre très solide. Les actions des marchés développés ont aussi été à la hausse, l’indice MSCI Monde ayant progressé de 3,8 % en monnaie locale (1,9 % en dollars canadiens). Les marchés émergents ont enregistré un rendement légèrement positif en monnaie locale, soit 0,3 %, mais négatif en dollars canadiens (-1,5 %) en raison de l’appréciation du dollar canadien au cours du trimestre.