La plupart des régimes de retraite à prestations déterminées ont vu leur situation financière s’améliorer au cours du premier trimestre 2022, mais le risque de volatilité demeure.

L’indice Mercer qui suit le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) s’est établi à 108 % au 31 mars 2022, comparativement à 103 % au 31 décembre 2021.

Cet indice suit la santé financière des régimes de retraite PD figurant dans la base de données de Mercer.

Les trois-quarts (75 %) des régimes inclus dans l’étude affichent un excédent, alors qu’ils étaient 61 % à la fin de 2021. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu un tel résultat », souligne le communiqué émis par Mercer. Seuls 10 % des régimes affichent un degré de solvabilité inférieur à 90 %.

Ce sont les rendements des obligations qui expliquent cette amélioration de la solvabilité des régimes PD. En effet, durant le premier trimestre 2022, les rendements des obligations ont augmenté de 75 à 134 points de base, selon les durées, contribuant à réduire le passif des régimes. Ainsi, le prix des obligations canadiennes a chuté, tandis que les rendements à maturité des obligations universelles et à long terme ont connu une hausse de 110 et de 85 points de base. De son côté, le rendement des obligations de sociétés a été supérieur à celui des obligations universelles.

Parallèlement, les rendements des investissements ont été négatifs pour la plupart des régimes PD durant ce trimestre. Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de -7,1 % au premier trimestre de 2022, selon Mercer.  Mais la réduction du passif des régimes a plus que compensé la diminution des actifs due aux rendements négatifs. Au final, la situation de ce régime s’est bel et bien améliorée.

Cette amélioration se situe toutefois dans un contexte incertain. La guerre en Ukraine, l’inquiétude au sujet de l’inflation, des chaînes d’approvisionnement, de l’action des banques centrales, font planer de la volatilité au-dessus des marchés financiers et des régimes de retraite PD.

« Compte tenu des risques géopolitiques et économiques actuels, le besoin de se doter d’une bonne gouvernance et de bien gérer les risques n’a jamais été aussi criant, et ce, même si des pratiques et des structures à cet égard devraient idéalement être mises en place avant que le choc extérieur ne se fasse sentir, souligne F.Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer. Malgré tout, le temps est venu pour les promoteurs de régimes qui ne disposent pas de structures adéquates en matière de gouvernance et de gestion des risques de remédier à la situation, soit en mettant en place ces structures, soit en les améliorant. »

De son côté, Aon Canada constate la même tendance. Le ratio de capitalisation global des régimes de retraite canadiens associés à l’indice composé S&P/TSX a augmenté, passant de 96,9 % à 100,5 % au cours du trimestre écoulé, selon son outil de suivi des risques liés aux régimes de retraite.