Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) canadiens se sont rapprochés d’un sommet historique à la fin de 2019 en enregistrant un ratio de solvabilité médian de 102,5 %, selon le dernier sondage trimestriel d’Aon.

Au cours de l’année qui vient de s’écouler, le ratio de solvabilité des régimes a bondi de près de 7,2 points de pourcentage. Au 1er janvier dernier, 54 % des régimes étaient entièrement capitalisés, ce qui représente une hausse considérable de 16 points de pourcentage en douze mois.

Chez Mercer, le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite s’est établi à 98 % au 31 décembre, alors qu’il était de 93 % à la fin de 2018.

La bonne santé financière des régimes est en grande partie attribuable aux bons rendements obtenus sur les marchés boursiers tout au long de 2018. « Les régimes PD qui investissent massivement dans les actions peuvent encore une fois dire merci aux marchés de les avoir sauvés d’une année qui aurait pu être catastrophique », souligne F. Hubert Tremblay, conseiller principal au sein du domaine Avoirs de Mercer Canada.

Par contre, les promoteurs constateront dans leur bilan une augmentation de leur obligation aux titre des prestations déterminées de près de 15 %, notamment en raison de l’aplanissement de la courbe des taux en 2019. L’année qui vient de se terminer aura vu les taux de rendement à échéance des obligations à long terme les plus faibles en plus de 60 ans. « Il est possible qu’une hausse de 15 % des obligations dans le bilan des organisations au courant de l’année attire l’attention des directeurs financiers et des investisseurs sur les passifs accumulés des régimes PD, élément auquel ils ne se seraient peut-être pas autrement attardés », indique M. Tremblay.

Le contexte actuel fait toutefois en sorte que les conséquences financières d’une souscription de rentes par les régimes sont beaucoup moins lourdes qu’auparavant. L’actuaire soutient d’ailleurs avoir constaté un intérêt plus grand pour les transactions de rentes collectives chez les promoteurs.

Les experts d’Aon préviennent de leur côté que l’optimisme qui a prévalu sur les marchés en 2019 pourrait s’estomper cette année. « La croissance mondiale continue de nuire à la valorisation des actions, et les forces à l’origine de la réorientation du commerce mondial et d’autres relations économiques demeurent actives, laissant présager plus de volatilité à l’avenir, note Erwan Pirou, directeur canadien, solutions déléguées en placement à Aon. Compte tenu de la solidité financière des régimes de retraite canadiens, il est judicieux de la part des promoteurs de régimes de réévaluer leurs stratégies d’atténuation des risques pour la nouvelle année. »

Les régimes de retraite ont vu leur actif croître de 15,9 % en 2019, selon Aon.