Photo: 123RF

Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) canadiens ont vue leur ratio de solvabilité progresser au cours du dernier trimestre.

Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens d’Aon s’est amélioré depuis le 30 juin, gagnant 3,6 points de pourcentage pour s’établir à 99,0 % au 30 septembre.

De son côté, le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer s’est lui aussi amélioré, passant de 91 % fin juin, à 93 % au 30 septembre.

Cette amélioration du ratio de solvabilité s’appuie sur les rendements des actions, dans un contexte de diminution des taux d’intérêt. Les obligations à long terme ont vu leurs rendements diminuer à des niveaux historiquement faibles, compte-tenu des interventions des banques centrales.

« Le rebond a été assez remarquable depuis la fin du premier trimestre et nous sommes presque revenus à un statut de provisionnement complet, observe Claude Lockhead, associé exécutif des Solutions pour la retraite chez Aon. La différence majeure est que les taux d’intérêt sont en baisse et qu’une grande partie de l’amélioration a été basée sur le rendement des actifs à rendement. »

En recul sur 2020

Cette hausse ne permet cependant pas au niveau de solvabilité de revenir à sa situation du début d’année.

Le ratio d’Aon est encore 3,5 points en-dessous des 102,5 points observés au 31 décembre 2019. Celui de Mercer est quant à lui 5 points en-dessous de son niveau du début d’année quand il était à 98,0 %.

Et si le rebond pourrait mener à retrouver ces niveaux dans quelques mois, il reste cependant trop d’incertitudes pour en être certain dès à présent.

« Le degré d’incertitude que nous connaissons aujourd’hui est sans précédent, prévient Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada. Les promoteurs de régimes doivent évaluer l’impact de divers scénarios, et rajuster leur profil de risque en conséquence. »

L’élection présidentielle américaine, la deuxième vague de COVID-19 et son impact sur l’activité économique pourraient amener un degré important de volatilité sur les marchés financiers en fin d’année et l’année prochaine.

Les régimes fermés et gelés doivent évaluer s’ils peuvent résister à un événement défavorable et, s’ils décident de prendre des risques, si le jeu en vaut la chandelle. Beaucoup d’entre eux devraient écarter les risques, en augmentant la pondération des actifs défensifs, en stimulant la souscription de rentes, en liquidant leurs régimes ou même en les fusionnant avec des régimes de retraite conjoints, si cette option est disponible pour eux, suggère Mercer.

Pour les régimes avec un horizon à long terme, la meilleure stratégie vise à continuer à investir considérablement dans les actifs de croissance afin de rester abordables. Mais cela les rendra plus sensibles à la volatilité des marchés, surtout à court terme. Le défi sera plus que jamais de parvenir à « trouver un heureux équilibre entre les objectifs des employeurs et ceux des participants aux régimes », pointe Mercer.