La sous-capitalisation des caisses de retraite publiques américaines les expose plus que jamais à une insuffisance de trésorerie.

Les contributions des États et des collectivités locales américaines aux retraites publiques ont atteint leur plus haut niveau l’année dernière. Pourtant, le niveau de capitalisation continue d’inquiéter.

En 2023, les États et les collectivités publiques ont versé plus de 31 % de la masse salariale à leurs régimes de retraite publics, selon un nouveau rapport d’Equable Institute. Cela représente 180,7 milliards de dollars US.

À première vue, les caisses de retraite publiques devraient se réjouir, d’autant plus qu’en moyenne, elles ont généré un rendement de 7,4 % pour le premier semestre 2024. C’est plus que leur base de référence de 6,9 %.

Le déficit de financement des retraites publiques nationales diminuera cette année à 1 300 milliards de dollars, contre 1 600 milliards de dollars en 2023. Et le ratio de capitalisation moyen des retraites publiques augmentera à près de 81% contre environ 76% l’année dernière, indique le rapport.

Pourtant, ces bonnes nouvelles ne suffisent pas, à long terme, à compenser l’augmentation des prestations versées depuis vingt ans, pointe Bloomberg.

Les engagements non financés sont encore bien trop élevés. Les régimes de retraite publics doivent donc continuer d’augmenter constamment leurs taux de cotisation.

Pour faire face à leurs engagements, les caisses de retraite tentent également d’augmenter leurs rendements, ce qui s’est traduit par des investissements conséquents dans les placements alternatifs, comme l’immobilier et le capital-investissement. Les investissements alternatifs représentent désormais le tiers des actifs des régimes de retraite publics.

Mais cette tendance est elle-même problématique, car ces investissements sont valorisés sur la base d’évaluations, et non pas aux prix du marché. Et ces évaluations peuvent être connues avec un délai de trois à neuf mois… ce qui retarde d’autant toute prise de décision qui pourrait être nécessaire pour ajuster les taux de cotisation.

Les actifs des caisses de retraite exposés au risque de valorisation ont plus que triplé au cours des deux dernières décennies, représentant environ 28 % des actifs à la fin de 2023, contre 8 % en 2001, selon le rapport.

Perçus comme une réponse à la sous-capitalisation, les investissements alternatifs pourraient alors aggraver le mal, en masquant des besoins de financement durant plusieurs mois.