La hausse des rendements obligataires a contribué à propulser à 101,3 % le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens, le ramenant à un sommet post-récession.

Selon les dernières données d’Aon, la solvabilité des régimes n’a jamais été aussi élevée depuis 2002. De tous les régimes sondés, 53 % étaient plus qu’entièrement provisionnés au 1er février, une hausse de 6,1 points de pourcentage par rapport au mois précédent.

« Les rendements obligataires canadiens et mondiaux ayant grimpé en flèche en janvier, les régimes PD ont vu leur passif diminuer considérablement, ce qui les a place dans la meilleure situation financière depuis 15 ans », souligne Claude Lockhead, associé exécutif et directeur de la pratique Retraite de la région de l’Est chez Aon Hewitt.

Le vent pourrait toutefois tourner, le contexte de hausse de taux ayant créé un dégagement simultatné des obligations et des actions. Si cette tendance se renforce, l’impact sur la santé financière des retraites pourrait être majeur, prévient la firme.

Une neuvième année de rendements positifs

Côté rendement, les régimes PD canadiens ont fini l’année 2017 en beauté, affichant un rendement annuel de 9,7 %. Résultat : la plupart des promoteurs sont dans le vert.

Dans un communiqué publié mardi, RBC Services aux investisseurs et de trésorerie, qui gère l’un des plus importants univers de régimes de retraite canadiens du secteur avec un total de 650 milliards de dollars, souligne qu’il s’agit de la neuvième année consécutive de résultats positifs pour ces caisses.

La banque précise que l’an dernier, le rendement des actions mondiales a été notamment stimulé par la faiblesse continue des taux d’intérêt, la légère progression de l’économie mondiale, la reprise des marchés émergents et l’amélioration des marchés du travail.

En dépit de la vigueur de l’économie canadienne et de la forte performance des titres financiers au quatrième trimestre grâce à la hausse du taux directeur de la Banque du Canada en septembre, le secteur de l’énergie a pesé sur le rendement transannuel de l’indice TSX en 2017, note RBC. En 2016, rappelle la banque, les trois plus importants secteurs de l’économie canadienne, à savoir l’énergie, les matériaux et les services financiers, avaient enregistré de solides résultats, ce qui avait alors contribué à rehausser les rendements.

La faiblesse des taux toujours source de préoccupations

Le sondage montre par ailleurs que la faiblesse des taux d’intérêt constitue la principale préoccupation, pour cette année, de 40 % des promoteurs de régimes PD au pays. En 2017, le rendement des obligations canadiennes avait été positif sur la majeure partie de la courbe, mais les hausses du taux directeur de la BdC en juillet puis en septembre l’ont « aplati » par rapport au début de l’année, observe RBC.

« L’année écoulée a été favorable pour les régimes de retraite canadiens, qui sont demeurés en territoire positif dans un contexte de constante volatilité économique et politique à l’échelle mondiale. La première hausse en sept ans du taux directeur de la Banque du Canada a eu des répercussions sur le marché obligataire, et les marchés canadiens ont continué à souffrir de la fluctuation des secteurs de l’énergie et des produits de base. Le marché des actions mondiales, toutefois, est demeuré vigoureux et stable », analyse James Rausch, directeur, Couverture clientèle – Canada de RBC, Services aux investisseurs et de trésorerie.

« Les gestionnaires de fonds continueront de garder l’œil sur les bons rendements à l’échelle mondiale et la situation géopolitique afin d’assurer la diversité du portefeuille sur le plan des secteurs et des catégories d’actif en 2018 », conclut-il.