L’année qui vient de s’écouler aura été plutôt pénible pour les caisses de retraite, qui ont enregistré un rendement négatif pour la première fois depuis longtemps.

La repli important des marchés au quatrième trimestre de 2018 a fait reculer l’actif des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens de 3,5 %, effaçant du même coup tous les gains obtenus lors des trois trimestres précédents.

Au terme de 2018, les caisses de retraite ont ainsi obtenu un rendement annuel de -0,7 %, selon l’Univers des régimes de retraite de RBC Services aux investisseurs et de trésorerie. À titre comparatif, elles avaient enregistré un rendement de 9,7 % en 2017.

Les régimes de retraite canadiens n’avaient pas enregistré de résultats trimestriels négatifs depuis le troisième trimestre de 2015.

Le BNY Mellon Canadian Trust Universe fait état de résultats semblables, avec un rendement annuel de -0,35 % en 2018 et une piètre performance de -3,21 % au quatrième trimestre.

« Le marché a été négativement affecté par l’incertitude géopolitique et économique durant toute l’année. Les guerres commerciales, les hausses de taux, les prix du pétrole et le Brexit ont tous contribué à réduire les attentes des investisseurs touchant les bénéfices des sociétés, ce qui a plombé les rendements au quatrième trimestre et pour l’année », explique Ryan Silva, directeur général et chef, Régime de retraite et assurance à RBC Services aux investisseurs et de trésorerie.

Les marchés boursiers malmenés

Les actions canadiennes et l’indice composé S&P/TSX ont été malmenés au quatrième trimestre de 2018, se contractant respectivement de 10,6 % et de 10,1 %.

Pour l’ensemble de 2018, les actions canadiennes et l’indice composé S&P/TSX ont reculé de 8,9 % alors qu’ils avaient affiché des gains respectifs de 9,0 % et de 9,1 % l’année précédente. Les hausses de taux d’intérêt et la baisse des prix du pétrole ont contribué au recul, et 8 des 11 secteurs de la Bourse de Toronto se sont inscrits en baisse pour l’année.

RBC souligne cependant que les marchés ont amorcé vigoureusement l’année à la faveur de la pause qu’a marqué la Fed dans le relèvement des taux et des progrès réalisés dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Mais les investisseurs ne doivent pas se faire d’illusions : à l’approche de la fin du cycle économique, il est peu probable que la volatilité s’estompe.

Même si l’incertitude économique et géopolitique demeure une préoccupation majeure, c’est avant tout les enjeux de capitalisation des régimes et de faiblesse des taux d’intérêt qui inquiètent les promoteurs de régime. Par ailleurs, environ 40 % des répondants sont satisfaits de la viabilité de leur régime, et près de 90 % sont confiants ou extrêmement confiants en sa capacité de faire face à ses obligations continues.