
Plusieurs organisations ont vivement réagi au projet de loi sur la restructuration des régimes de retraite des employés municipaux déposé par le gouvernement Couillard.
Coalition syndicale pour la libre négociation
« Nous avons devant nous un projet de loi excessif et complètement biaisé. C’est le pire scénario de loi-bulldozer, de »mur à mur » et de cadre rigide. Il ne reflète aucunement les discussions que nous avons eues avec le ministre Pierre Moreau. Il parle du projet de loi comme d’une »incitation à la négociation » alors qu’il s’agit clairement d’une incitation à la confrontation.
« C’est un jour sombre pour les relations de travail dans le monde municipal du Québec. Le gouvernement obéit aveuglément à ceux qui dramatisent la situation et pellettent sur l’Assemblée nationale des problèmes qui doivent se régler par la négociation dans les municipalités. Difficile d’avoir la main plus lourde et d’être plus coercitif. Nous sommes loin d’avoir dit notre dernier mot. Nos membres refusent d’être traités comme des boucs émissaires par des politiciens alarmistes qui bénéficient de régimes de retraite extraordinairement plus avantageux que les leurs. » – Marc Ranger, porte-parole.
Union des municipalités du Québec
« Le gouvernement a respecté son engagement et a agi avec responsabilité en déposant rapidement un projet de loi qui répond aux objectifs de protéger les contribuables, les régimes de retraite des employés municipaux et les rentes des retraités. La priorité est donnée à la négociation et les objectifs demeurent la pérennité des régimes et l’équité intergénérationnelle.
« Le projet de loi est une incitation claire à s’asseoir à la table de négociation avec les salariés pour négocier des mesures permettant de mieux partager le risque et assurer la pérennité des régimes de retraite. Ce projet sera étudié en commission parlementaire et nous souhaitons qu’il soit adopté le plus rapidement possible. Nous voulons avancer vers ces changements en négociant dans le calme et le respect afin de trouver les meilleures solutions possible pour nos employés, les citoyens et les retraités. » – Suzanne Roy, présidente.
Fédération québécoise des municipalités
« En amenant les parties à partager également les coûts des déficits passés et futurs des régimes, en permettant de geler l’indexation des retraités actuels et en prenant en compte la rémunération globale, le gouvernement propose une approche mesurée qui favorisera l’équité intergénérationnelle. De plus, le processus prévoit une période de négociation et l’intervention d’un arbitre en cas d’échec. Dans un horizon de moins de deux ans, nous avons donc l’assurance que des solutions seront enfin mises de l’avant pour régler cette importante problématique.
« À terme, nous avons confiance qu’une solution sera trouvée de sorte que les municipalités n’auront pas à refiler la facture aux citoyens, une avenue d’autant plus inacceptable que la majorité d’entre eux ne bénéficie pas d’un tel régime de retraite. » – Richard Lehoux, président.
Force Jeunesse
« Ces mesures concrètes permettront d’assurer des régimes viables dans le temps et démontre la volonté du ministre de respecter le principe de l’équité intergénérationnelle dans ses décisions. Il est essentiel que l’ensemble des actions gouvernementales continuent d’en tenir compte, particulièrement dans l’épineux dossier des régimes de retraite. »
« Le recours à un arbitre après un délai raisonnable de négociations incitera les parties à la discussion en plus de constituer un processus de résolution de différents qui tient compte de l’historique des régimes. L’urgence d’agir dans ce dossier nécessitait une telle mesure afin d’imposer une obligation de résultat autant envers la partie patronale que syndicale. Notre participation à ce débat est loin d’être terminée et nous nous assurerons que l’équité intergénérationnelle et la pérennité des régimes soient au coeur des changements législatifs à venir. » – Éloi Lafontaine-Beaumier, représentant de Force Jeunesse au Forum sur les retraites.
CSN
« Nous sommes estomaqués devant cette attaque sans précédent des droits à la libre-négociation et de la rémunération des travailleuses et travailleurs par l’imposition d’un plafond à 18 % sur la valeur des régimes de retraite, a d’abord déclaré Francine Lévesque. Le gouvernement choisit de taper sur les employé-es municipaux et de les brimer dans leurs choix de négociations, c’est odieux. Le gouvernement veut couper la rémunération future des employé-es municipaux. Il engage des reculs historiques que nous ne pouvons d’aucune façon cautionner et que nous condamnons vertement. » – Francine Lévesque, vice-présidente.
Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN)
« Nous nous élevons contre l’ensemble du projet de loi. Les retraités ont droit de voir les promesses qui leur ont été faite honorées. Les villes doivent respecter leurs engagements envers eux et garantir les rentes et leur indexation comme il en a été convenu lorsque les ententes ont été négociées. Il s’agit d’une question de crédibilité et de confiance des travailleurs envers le processus de négociation et leur régime de retraite. » – Denis Marcoux, président.
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