Les Canadiens prévoient quitter le marché du travail à 62 ans et vivre jusqu’à 85 ans, ce qui représente l’une des périodes de retraite les plus longues sur la planète, où les moyennes mondiales sont de 61 et 81 ans, respectivement, selon un rapport publié hier par HSBC.

Intitulé The Future of Retirement: Shifting Sands (L’avenir de la retraite : sables mouvants, téléchargeable sur le site de la banque, en anglais seulement), ce document d’une trentaine de pages montre cependant qu’ils figurent aussi parmi les moins susceptibles de rechercher de manière active de l’information pour orienter leurs décisions financières, puisque seuls 42 % d’entre eux le font, comparativement à 56 % ailleurs dans le monde.

L’étude internationale dévoilée hier représente le point de vue (recueilli en ligne entre novembre 2016 et janvier 2017 par la firme Ipsos) de 18 414 personnes âgées de 21 ans et plus réparties dans 16 pays et territoires, dont 1 003 au Canada. Les participants sont : l’Argentine, l’Australie, le Canada, la Chine, l’Égypte, la France, Hong-Kong, l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie, le Mexique, Singapour, Taïwan, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis.

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Ses résultats démontrent que les Canadiens réagissent parfois assez différemment de leurs pairs sur les autres continents. Ainsi, moins d’un tiers (31 %) d’entre eux estiment que les nouvelles technologies changent la façon dont les gens économisent en vue de la retraite, soit un chiffre largement inférieur à la moyenne mondiale (47 %). Et la différence est encore plus importante par rapport à la Chine ou à l’Inde, par exemple, où la proportion de répondants appréciant le progrès technologique est encore plus élevée, avec 77 % et 69 % respectivement. Seuls la France (17 %), l’Argentine (28 %) et le Royaume-Uni (30 %) obtiennent de plus faibles scores dans ce domaine.

Du côté des ressources financières, 29 % seulement des personnes en âge de travailler au pays prévoient qu’elles auront une situation confortable au moment de la retraite, alors que la moyenne mondiale est de 34 %. Curieusement, ce sont les sondés indiens (69 %) et indonésiens (61 %) qui sont les plus susceptibles de croire que ce sera le cas, tandis que les Français (10 %) et les Australiens (21 %) se montrent particulièrement anxieux de leur avenir économique.

Dans ce contexte d’inquiétude, le rapport montre que l’immobilier reste considéré comme une bonne façon d’épargner en vue de la retraite. Ainsi, 38 % des Canadiens interrogés pensent que c’est le placement qui offre les meilleurs rendements. Ce résultat est toutefois bien inférieur à la moyenne mondiale de 47 %. « Cette manière de voir les choses ne se reflète d’ailleurs pas encore dans les plans de retraite, puisque seulement 16 % des personnes en âge de travailler au Canada prévoient utiliser un bien immobilier pour financer leur retraite », souligne HSBC.

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Les Canadiens ont par ailleurs une tolérance au risque relativement faible, si l’on en croit l’étude. Résultat, seul un peu plus d’un répondant sur cinq (21 %) au pays serait prêt à faire des placements risqués pour assurer sa stabilité financière, tandis que 22 % se disent prêts à risquer des pertes financières (moyennes mondiales : 34 et 28 %, respectivement). En comparaison, les proportions les plus élevées de personnes en âge de travailler prêtes à prendre de tels risques se retrouvent en Chine (61 %) et à Taïwan (47 %), et les plus faibles, en France (10 %) et au Royaume-Uni (15 %).

Interrogés sur l’âge auquel ils espèrent pouvoir se retirer de la « vie active », un peu plus de la moitié (55 %) des Canadiens prévoient continuer à travailler un peu à la retraite. De même, 66 % seraient prêts à retarder leur départ de deux ans ou plus pour profiter d’un meilleur revenu, alors que 44 % songeraient à travailler plus longtemps ou à occuper un deuxième emploi pour avoir suffisamment d’économies durant leurs vieux jours.

Enfin, contrairement à d’autres pays, notamment en Asie, il existe peu de différences entre les générations au Canada pour ce qui concerne l’âge prévu de la retraite et l’espérance de vie. Les Y canadiens prévoient prendre leur retraite à 61 ans, les X, à 63 ans et les baby-boomers, à 64 ans (moyennes mondiales : 59, 61 et 64 ans, respectivement). Au pays, les Y s’attendent à vivre jusqu’à 86 ans, les X, jusqu’à 83 ans et les baby-boomers, jusqu’à 85 ans (moyennes mondiales : 79, 81 et 84 ans, respectivement).

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« Notre étude montre que la bonne nouvelle est que les Canadiens prévoient jouir d’une retraite plus longue et d’une plus longue espérance de vie que leurs pairs ailleurs dans le monde; la moins bonne est qu’ils ne s’y préparent pas vraiment », commente Larry Tomei, vice-président à la direction et responsable en chef des services bancaires de détail et gestion de patrimoine à HSBC Canada.

« Il est intéressant de souligner que la technologie change vraiment la façon dont les gens planifient leur épargne-retraite et comment ils procèdent pour épargner, poursuit-il. Si environ un tiers des personnes en âge de travailler au pays s’attendent à ce que les nouvelles technologies, comme les recherches en ligne, l’utilisation d’un calculateur de retraite en ligne ou le recours à un conseiller financier robotisé, facilitent l’épargne en vue de la retraite, les données que nous avons recueillies indiquent clairement que de nombreux pays occidentaux ne profitent pas pleinement des possibilités que cela pourrait leur offrir. »

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