Quelle est la principale cause de décès prématuré chez les Canadiennes?

Les maladies du cœur et l’AVC figurent au sommet de la liste1, mais les employeurs et l’industrie de l’assurance peuvent jouer un rôle important dans la prévention et l’accès aux soins pour les femmes qui sont touchées par ces maladies.

« On peut prévenir jusqu’à 80 % des décès prématurés causés par les maladies du cœur et l’AVC en adoptant de saines habitudes de vie, comme choisir des aliments non transformés, faire de l’activité physique et ne pas fumer », affirme Christine Faubert, Vice-présidente, Équité en matière de santé et impact de la mission à Cœur + AVC.

Cela dit, les femmes sont plus à risque d’être atteintes par une maladie du cœur ou un AVC à différents moments de leur vie. Durant la période où une femme est en âge de procréer, la prise de contraceptifs hormonaux, le recours à des traitements de fertilité et les troubles liés à la grossesse, comme l’hypertension et le diabète de grossesse, peuvent augmenter le risque. Plus tard, lors de la transition vers la périménopause et la ménopause, la production réduite d’œstrogène entraîne des changements biologiques dans le muscle cardiaque, ce qui accroît également le risque de maladies cardiovasculaires.

Pourtant, selon un sondage réalisé par Cœur + AVC, 89 % des femmes ne sont pas conscientes de ces facteurs de risque2, ce qui nuit à la prévention.

« Mieux les femmes connaîtront leurs risques, mieux elles seront préparées à discuter avec leurs fournisseurs de soins de santé et à obtenir le soutien et les soins nécessaires en matière de prévention. Ces connaissances leur permettront aussi d’être conscientes des risques qu’elles ne peuvent pas éviter — ou des facteurs sur lesquels elles n’ont pas d’emprise — comme l’âge, les antécédents familiaux, les antécédents médicaux et l’origine ethnique », poursuit Mme Faubert.

Elle ajoute que même les facteurs de risque que les femmes ont en commun avec les hommes comme le tabagisme, l’hypertension, le diabète, l’obésité, la sédentarité et la dépression tendent à entraîner des répercussions plus graves chez les femmes.

Enjeux liés au diagnostic et au traitement

Les femmes ayant une maladie du cœur courent le risque de ne pas recevoir de diagnostic rapide et précis, car leurs symptômes peuvent être différents et moins connus des médecins cliniciens. Bien que les douleurs à la poitrine soient courantes tant chez les hommes que les femmes qui subissent une crise cardiaque, les femmes peuvent aussi présenter un essoufflement, un serrement ou des douleurs au haut du dos et à l’abdomen, des étourdissements ou une fatigue extrême, explique Mme Faubert.

Même lorsqu’elles reçoivent le bon diagnostic et qu’elles bénéficient d’un plan de traitement optimal, elles peuvent éprouver des difficultés supplémentaires durant leur rétablissement en raison des obstacles qui les empêchent d’accéder aux soins dont elles ont besoin. Par exemple,les femmes de la génération sandwich peuvent avoir des responsabilités qui les empêchent de profiter pleinement de services de réadaptation.

« Dans 60 % des cas, les femmes ne regagnent pas totalement leur autonomie au quotidien après un AVC comparativement aux hommes. Elles rapportent aussi généralement une détérioration de leur qualité de vie », ajoute Mme Faubert.

Conséquences sur la vie professionnelle et solutions

Lorsqu’une femme subit une crise cardiaque ou un AVC, non seulement sa santé et ses activités quotidiennes sont bouleversées, mais sa capacité à travailler peut aussi être affectée, soutient Neda Nasseri, Directrice de produit chez Desjardins Assurances. Sur le plan des avantages sociaux, il est important de tenir compte de tous ces aspects dans l’élaboration d’un plan de retour au travail.

Après tout, l’employée qui se remet d’une crise cardiaque ou d’un AVC peut avoir besoin de mesures d’accommodement en cas de fatigue, d’endurance affaiblie ou de fonctions cognitives affectées ainsi que de congés pour pouvoir se rendre à des rendez-vous médicaux qui lui permettront de recouvrer pleinement la santé.

Les employeurs peuvent offrir l’accès à des outils qui pourront atténuer les conséquences et adopter une approche bienveillante, affirme Mme Nasseri.

Par exemple, certaines ressources comme les programmes de lutte contre le tabagisme et de vaccination antigrippale peuvent aider les femmes à gérer les risques cardiovasculaires. Les comptes mieux-être contribuent à réduire le stress financier en permettant le remboursement de frais non médicaux, comme les frais liés à l’entraînement physique, qui favorise la santé globale. Le Programme d’aide aux employés peut également s’avérer utile pour permettre aux membres du personnel d’accéder aux ressources qui les aideront à gérer leur stress ou à faire face à une situation difficile.

Tous ces outils sont offerts dans le cadre de régimes collectifs.

« L’industrie de l’assurance collective peut adapter ses offres de service pour mieux répondre aux besoins des femmes, ce qui peut mener à une meilleure santé et à une satisfaction accrue », affirme Mme Nasseri.

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1,2 Coeur + AVC, « Facteurs de risque chez les femmes », 2024. https://www.coeuretavc.ca/femmes/facteurs-de-risque-chez-les-femmes