
Les employeurs ont un rôle à jouer pour favoriser la sécurité psychologique dans un contexte d’instabilité géopolitique.
Dans un contexte de tensions géopolitiques, de guerre commerciale aux États-Unis et d’augmentation du coût de la vie, il est important que les employeurs offrent un lieu de travail psychologiquement sûr, soutient Alan King, PDG de la firme de conseil Workplace Options.
« Il y a un certain niveau d’incertitude lorsque vous entendez et vivez les choses qui se passent. Mais les employeurs reconnaissent qu’ils ont une responsabilité dans le bien-être émotionnel de leurs employés ».
Selon un rapport publié en mars par Mental Health Research Canada, 42 % des Canadiens ont fait état d’une augmentation de leur anxiété. Si 52 % d’entre eux ont indiqué que le coût de la vie était la principale source de cette anxiété, 38 % ont cité les tensions politiques et l’incertitude entourant les relations entre le Canada et les États-Unis.
De même, un récent sondage Léger mené auprès de 1 500 employés canadiens a révélé que les deux cinquièmes d’entre eux (38 %) craignaient de perdre leur emploi au cours de l’année à venir en raison des droits de douane américains sur les importations canadiennes. Dans certains secteurs, c’est déjà le cas.
« Quelques entreprises des secteurs de la fabrication et de l’acier licencient déjà des employés et tentent de se restructurer pour faire face aux tarifs douaniers et à l’instabilité qui en découle », observe Dina El Helou, vice-présidente de la prestation de services pour les Amériques chez Workplace Options.
Le récent rapport sur la sécurité psychologique au travail du cabinet de conseil, qui a analysé les conversations entre les employés et les cliniciens dans 18 pays, a révélé que la principale préoccupation des Canadiens est l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. El Helou attribue ce résultat en partie au travail en personne après la pandémie. « Le temps auparavant consacré aux activités personnelles est désormais accaparé par les trajets domicile-travail et les tâches liées au travail, ce qui accroît le stress ».
Cependant, note-t-elle, « avec le climat économique [actuel], nous constatons que les descriptions d’emploi ont évolué. Les employés se voient dépasser la semaine de 40 heures, qui était plus équilibrée et plus stable. Cela a vraiment joué un rôle dans l’augmentation de la perception de la difficulté et du défi que représente l’équilibre entre les responsabilités personnelles et professionnelles, en particulier au Canada au cours des quatre derniers mois, avec tout ce que nous connaissons sur le plan économique.
« Les employés sont appelés à trouver des solutions extrêmement créatives à des problèmes très complexes. S’il n’y a pas de sécurité psychologique, la créativité sera freinée ».
Les employeurs peuvent assurer la sécurité psychologique en communiquant clairement, dit-elle. Les employeurs peuvent assurer la sécurité psychologique en communiquant clairement, dit-elle. « Assurez-vous que tout le monde, à tous les niveaux, dispose des informations importantes – [les employeurs devraient se demander] « Dans quelle mesure puis-je être transparent pour communiquer réellement ce qui est inconnu, mais ce que nous savons et la façon dont vous pouvez contribuer » ».
La deuxième étape à prendre en compte est celle des programmes et des ressources destinés aux employés. Les organisations doivent rappeler à leur personnel les avantages sociaux et les programmes d’aide aux employés disponibles, et organiser des formations pour soutenir la santé émotionnelle et physique des employés, note El Helou. « C’est d’autant plus important que les gens ont tendance à oublier les ressources disponibles en période de stress. »
Toutefois, M. King souligne que la chose la plus importante à faire pour les employeurs est d’être ouverts et honnêtes. Certaines organisations disent : « Le monde est un peu différent en ce moment et nous allons trouver le moyen de nous en sortir, mais nous allons le faire ensemble ». Il s’agit là de déclarations extrêmement précieuses. Elles ne changent pas le monde, mais elles créent un espace de sécurité.
Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.