Le taux de cancer colorectal précoce augmente de manière spectaculaire à travers le monde, avec un impact considérable sur les jeunes travailleurs.

Aux États-Unis, les personnes nées en 1990 ont deux fois plus de risque de développer un cancer du côlon et quatre fois plus de risque de développer un cancer du rectum que les personnes nées en 1950, signale un article publié dans le British Journal of Surgery, relayé par Medical Xpress.

Depuis le début du XXIe siècle, les cas de cancer colorectal à début précoce ont explosé, montre une étude menée dans 20 pays européens. Par exemple, entre 2004 et 2016, le nombre de cas a augmenté de 7,9 % chez les personnes âgées de 20 à 29 ans.

Parallèlement, une analyse des Centers for Disease Control (CDC) a révélé une augmentation de 185 % chez les personnes âgées de 20 à 24 ans, et une hausse de 333 % de l’incidence du cancer colorectal chez les personnes âgées de 15 à 19 ans.

Le cancer colorectal a début précoce est ainsi devenu la première cause de décès par cancer chez les hommes de moins de 50 ans, et la deuxième chez les femmes de moins de 50 ans aux États-Unis.

Une étude des populations les plus touchées montre qu’il s’agit des personnes noires, hispaniques, autochtones et asiatiques. D’autres études ont montré que l’obésité, en particulier durant l’enfance et l’adolescence, constitue une des principales hypothèses pour expliquer l’augmentation du nombre de cancers colorectaux à début précoce.

Un autre constat de l’étude est que les patients connaissent souvent des retards des diagnostics. Ni les médecins ni les patients ne soupçonnant un cancer, le diagnostic est souvent posé alors que la maladie est arrivée à un stade avancé.

Or, l’impact du diagnostic est considérable sur les jeunes travailleurs. En effet, il survient alors qu’ils sont en train de lancer des projets structurants sur le plan personnel, familial et financier. 

Ainsi, les survivants du cancer colorectal à début précoce sont plus susceptibles de signaler des problèmes d’anxiété, d’image corporelle et de dysfonctionnement sexuel que les survivants des cancers à début plus tardif. Ils rapportent aussi plus souvent une moins bonne qualité de vie sociale et physique. Enfin, les patients masculins sont plus susceptibles de souffrir de dépression que ceux diagnostiqués à un âge moyen.