Alors que le débat sur la création d’un régime national d’assurance médicaments prend de l’ampleur, une étude de l’Institut Fraser soutient que les régimes provinciaux actuellement en place sont plus flexibles et adaptés aux besoin des Canadiens.

« La plupart des discussions sur un possible régime national d’assurance médicaments semblent présumer qu’il n’y a pas déjà une aide gouvernementale pour les Canadiens qui ont besoin de se procurer des médicaments, mais c’est tout simplement faux », afirme Bacchus Barua, directeur adjoint des études sur les politiques de santé de l’Institut Fraser et co-auteur de l’étude L’assurance-médicaments provinciale pour les Canadiens vulnérables.

Bien que le niveau de couverture varie d’une province à l’autre, l’étude conclut que trois groupes vulnérables importants, soit les aînés, les personnes à faible revenu et celles bénéficiant de l’aide sociale, ont accès à des médicaments sur ordonnance payés en totalité ou en partie par les gouvernements provinciaux.

Les provinces fournissent également une assurance-médicaments à certaines personnes qui font face à des difficultés majeures en raison du coût de leurs soins médicaux ou encore d’autres facteurs, incluant les personnes lourdement handicapées et celles souffrant de maladies comme la sclérose en plaques et la fibrose kystique.

De façon globale, les dépenses totales de médicament que doivent assumer les familles sont limitées dans toutes les provinces à l’exception de l’Alberta et du Nouveau-Brunswick.

Selon l’Institut Fraser, le système actuellement en place au pays permet aux provinces « d’établir des régimes d’assurance médicaments propres à leurs priorités, à l’âge et au niveau de revenu de leurs populations ». Une telle personnalisation serait sans doute perdue, ou du moins réduite si le Canada adoptait un régime national, prévient Yanick Labrie, un agrégé supérieur de l’Institut Fraser.

« Les provinces peuvent adapter leurs régimes d’assurance médicaments en fonction de leurs propres besoins, mais un système national à payeur unique y mettrait fin, dit-il. Au lieu d’instaurer un régime d’assurance-médicaments qui imite notre système rigide de soins de santé, nous devrions plutôt essayer de comprendre les écarts qui existent entre les régimes provinciaux et orienter les ressources vers les Canadiens qui ont besoin d’aide. »