Depuis lundi, les clients des pharmacies n’ont plus à payer de frais pour certaines activités cliniques des pharmaciens. De plus, les pharmaciens pourront poser de nouveaux actes.
La démarche s’inscrit dans une volonté, tant du gouvernement que des pharmaciens, de permettre à ces derniers d’en faire davantage pour alléger les tâches d’autres professionnels de la santé.
Ainsi, les pharmaciens dans les 1900 pharmacies communautaires du Québec pouvaient déjà poser certains actes; ils pourront en faire davantage.
De plus, les patients qui devaient payer en moyenne 37 % du coût de certaines activités en pharmacie, des activités dont le coût total pouvait varier de 16 $ à 40 $, n’auront plus à le faire. Le coût pouvait aussi varier en fonction de la coassurance et de la franchise.
Pour les régimes privés, cela signifie que désormais, certains actes seront financés directement par le Régime d’assurance maladie du Québec alors que les autres actes couverts par le régime public devront être remboursés en totalité par les régimes privés d’assurance collective. Auparavant, des frais reliés à la franchise ou à une coassurance demeuraient à la charge du patient.
Dans une note publiée en décembre, Normandin Beaudry explique ne pas s’attendre à d’impact financier important sur les régimes privés d’assurance collective puisque les actes pharmaceutiques représentent une très faible proportion des coûts des régimes. Comme certains actes seront dorénavant couverts sans franchise ni coassurance pour les patients, les régimes privés devront néanmoins absorber une hausse des frais reliés à l’exécution de ces actes. Toutefois, cette hausse pourrait être compensée par le transfert de certains actes vers la couverture universelle d’assurance maladie.
«Il y a des patients qui refusaient le service ou qui n’avaient pas les moyens de se l’offrir ou qui pouvaient l’avoir ailleurs dans le système de santé sans frais. S’ils voyaient un médecin par exemple pour une prolongation des ordonnances, ils n’avaient pas de frais. Mais si le pharmacien le faisait, il y avait des frais. Donc, les gens décidaient souvent de ne pas utiliser la ressource du pharmacien», a illustré en entrevue, lundi, le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, Benoit Morin.
Activités élargies
Pour ce qui est activités qu’ils pouvaient déjà ou pourront désormais effectuer, cela va de la vaccination à la substitution d’un médicament en cas de rupture de stock, en passant par le traitement d’une infection urinaire chez la femme qui en a déjà eues dans le passé.
M. Morin énumère d’autres possibilités, comme le fait d’amorcer un traitement contre le zona, un traitement contre les nausées et vomissements ou prescrire des médicaments pour des problèmes d’estomac ou une vaginite.
«Le pharmacien ne posera pas de diagnostic; il va traiter des symptômes pour des conditions mineures», insiste M. Morin. Il pourra également orienter le patient soit vers un traitement, soit vers le médecin ou même à l’urgence.
«C’est une foule d’activités comme ça qui vont donner une marge de manœuvre, qui vont enlever de la pression sur les GMF (Groupes de médecine familiale), les cabinets de médecins et qui, au bout de la ligne, vont rendre le médecin disponible pour des cas plus lourds», illustre M. Morin.
«On met l’épaule à la roue pour aider un peu tout le monde, pour que chaque professionnel soit le plus utile possible au bon moment pour le bon patient», résume M. Morin.