Les dépenses en médicaments d’ordonnance par les régimes publics d’assurance médicaments canadiens hors Québec ont augmenté de 3,7 % pour atteindre 12,5 milliards de dollars en 2019-2020, une croissance qui provient, encore une fois, en grande partie des médicaments onéreux.
Le nouveau rapport du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) indique que pour la première fois, les dix médicaments les plus onéreux remboursés par les régimes publics d’assurance médicaments sont tous des traitements pour des maladies rares avec des coûts de traitement annuels supérieurs à 100 000 $.
Le médicament le plus coûteux actuellement remboursé par les régimes publics est le Myozyme, utilisé pour le traitement de la maladie de Pompe, une maladie rare d’origine génétique touchant les muscles. Le coût annuel moyen de ce médicament par bénéficiaire atteint 578 860 $, selon les données du CEPMB. Il est suivi du Vimizim, avec un coût moyen de 487 686 $, du Soliris (459 649 $), du Spinraza (372 605 $) et du Kalydeco (257 354 $).
À noter que l’étude du CEPMB porte sur tous les régimes publics d’assurance médicaments provinciaux participant au Système national d’information sur l’utilisation des médicaments prescrits (SNIUMP), ce qui exclut celui du Québec.
Les facteurs à la baisse ne compensent pas ceux à la hausse
L’utilisation accrue de médicaments plus onéreux a entraîné une poussée à la hausse de 5,8 % sur les coûts des médicaments en 2019-2020. Par contre, la diminution du recours aux antiviraux à action directe pour le traitement de l’hépatite C a engendré une réduction des coûts de 1,6 %.
Par conséquent, près de 60 % des coûts totaux des médicaments pour les régimes publics en 2019-2020 ont été dépensés pour seulement 5 % des bénéficiaires. À eux seuls, les médicaments biologiques comptent pour 28,9 % des dépenses totales en médicaments d’ordonnance des régimes publics. « L’utilisation de médicaments onéreux représente le facteur le plus important de l’augmentation des coûts pour les régimes publics au cours des cinq dernières années, et cette pression continue de monter », note le rapport.
Le nombre de médicaments remboursés par les régimes publics canadiens et considérés comme « onéreux » par le CEPMB (plus de 10 000 $ annuellement) a augmenté sensiblement au cours des dernières années, passant de 85 en 2014-2015 à 140 en 2019-2020.
L’effet atténuateur des médicaments génériques sur la croissance des coûts semble également s’estomper, peut-on lire dans le rapport. Après une réduction marquée de 6,2 % des coûts en raison d’initiatives sur le prix des médicaments génériques en 2018‑2019, les réductions de prix et la substitution par un médicament générique ou biosimilaire ont eu une légère incidence à la baisse, soit -0,6 %, en 2019‑2020. Les ententes sur les prix des médicaments, quant à elles, n’ont fait baisser les coûts que de 0,5 %. Le CEPMB note toutefois que son analyse est fondée sur des renseignements accessibles au public sur les prix, et ne tient donc pas compte des rabais confidentiels négociés avec les fabricants.
Les coûts d’exécution d’ordonnance dans les régimes publics ont quant à eux enregistré une croissance de 1,4 %, une croissance modeste par rapport à l’augmentation de 5,1 % observée un an plus tôt.