La Colombie-Britannique souhaite que le gouvernement fédéral durcisse le ton concernant les règles de prescription de l’Ozempic, puisque des milliers de doses ont été distribuées aux Américains, majoritairement par un seul praticien en Nouvelle-Écosse.

Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, a demandé mardi aux autorités de réglementation provinciales et fédérales d’enquêter sur deux pharmacies de la région métropolitaine de Vancouver et sur le praticien de la Nouvelle-Écosse responsable de milliers d’ordonnances Ozempic délivrées aux Américains au cours des deux premiers mois de 2023.

L’Ozempic, un médicament injectable, est principalement prescrit pour traiter le diabète. Il a toutefois l’effet secondaire de causer une perte de poids, ce qui n’est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux.

« La popularité du médicament sur les réseaux sociaux et sa campagne de publicité presque sans précédent entraînent une augmentation de la demande. Il commence à y avoir des pénuries », a noté le ministre Dix.

La Colombie-Britannique ne serait pas encore en pénurie, mais d’autres juridictions, y compris les États-Unis, sont aux prises avec ce problème, a souligné M. Dix.

Au cours des deux premiers mois de 2023, plus de 15 % des prescriptions d’Ozempic en Colombie-Britannique provenaient de patients américains qui reçoivent leur commande par la poste, selon les chiffres du ministre.

Cette situation est « inacceptable », selon M. Dix, qui a aussi noté que moins de 0,5 % des autres médicaments en Colombie-Britannique sont prescrits aux non-résidents.

« Nous n’avons pas un approvisionnement suffisant d’Ozempic en Colombie-Britannique pour satisfaire les besoins du marché américain, a-t-il soutenu. Nous devons d’abord protéger les patients d’ici. »

À son avis, il n’est pas logique de permettre que les réserves de sa province soient exportées en raison de la forte demande aux États-Unis. Il compte donc travailler avec le fournisseur du médicament pour s’assurer qu’il y aura suffisamment d’Ozempic pour les patients diabétiques en Colombie-Britannique.

Un examen du gouvernement fédéral serait effectué en vertu de la Loi sur les aliments et drogues « pour analyser le nombre inquiétant d’ordonnances d’Ozempic qui proviennent de praticiens dans une province », a expliqué le ministre Dix.

Il demande donc au Collège des médecins et chirurgiens de la Colombie-Britannique de s’assurer que les pharmacies respectent les règles de distribution des médicaments en raison du nombre « inhabituellement élevé » d’ordonnances remplies pour les résidents non canadiens.

Les organismes de réglementation provinciaux et fédéraux doivent travailler ensemble pour protéger l’approvisionnement en médicaments en demande et éviter « l’exportation massive » d’un médicament dont les patients canadiens ont besoin, a plaidé M. Dix.

« C’est un problème national, un problème dans les 10 provinces, parce que c’est un médicament qui est très recherché. Il y a une utilisation non conforme importante qui, nous le savons tous, est liée à la perte de poids. Il faut agir pour arrêter ça. »