La maîtrise des coûts dans les régimes d’assurance collective était déjà une préoccupation majeure pour les employeurs en 2023, mais elle le sera encore plus cette année, selon différents intervenants de l’industrie qui ont pris part à une table ronde organisée par Empire Vie le mois dernier.

Dans un sondage réalisé par l’assureur auprès de plus de 600 conseillers, 56 % d’entre eux ont placé l’équilibre des coûts et des améliorations apportées à leurs régimes d’assurance collective en tête de leurs priorités, soit une augmentation de 10 % par rapport à l’année dernière. Une proportion de 36 % d’entre eux a placé la maîtrise des coûts en tête de leurs priorités, soit une augmentation de 17 % par rapport à janvier 2023.

Mais les employeurs sont en parallèle confrontés à d’importants enjeux en matière d’attraction et de rétention du personnel. Il leur faudra donc trouver un équilibre entre le contrôle des coûts et la nécessité d’offrir des avantages sociaux attrayants, a souligné Susan Black, présidente et directrice générale du Conference Board du Canada, qui a pris part à la table ronde. « L’économie a ses défis à relever, et le monde est très compétitif en ce qui concerne les talents. Les dirigeants doivent demeurer conscients de la nécessité d’attirer et de retenir les meilleurs talents. »

Stephen Frank, président et chef de la direction de l’ACCAP, a de son côté rappelé que de nombreuses nouvelles options de couverture s’offriront aux promoteurs de régime, ce qui les forcera à prendre certaines décisions. « Au cours des 10 prochaines années, un très grand nombre de nouvelles occasions se présenteront, notamment les progrès en matière de soins virtuels, de tests génétiques, de pharmacogénétique, etc. Les chefs d’entreprise doivent décider si et comment intégrer ces occasions. »

Le président de l’ACCAP a également souligné la pression que le coût des médicaments exerce sur les employeurs, alors que 30 000 clients bénéficiant d’un régime d’assurance collective complet ont un coût annuel de médicaments supérieur à 10 000 $.

Une préoccupation partagée par Mark Sylvia, président et chef de la direction de l’Empire Vie, qui qualifie la situation actuelle de crise : « Il y a des limites à ce que les clients peuvent absorber. La solution au coût élevé des médicaments nécessitera une action concertée. Il faudra une action positive pour maintenir les coûts à un niveau bas, et ce sera une bataille compliquée qui impliquera de nombreux paliers de gouvernement, les employeurs, les assureurs et les sociétés pharmaceutiques pour s’assurer que nous traitons ce problème. »

Les participants à la table ronde ont également cité l’incertitude entourant l’implantation de programmes gouvernementaux comme le régime national d’assurance médicaments, la prochaine phase du programme de soins dentaires et la réforme du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés.

La santé mentale continue d’inquiéter

Malgré les préoccupations liées à la gestion des coûts, les promoteurs de régime ont déboursé 650 millions de dollars en 2022 pour fournir des services de santé mentale à leurs employés, soit plus du double du montant versé au début de la pandémie.

Susan Black a confirmé ce constat en citant une étude du Conference Board publiée en 2022. « Un tiers des organisations avec lesquelles nous nous sommes entretenus l’année dernière, dans le cadre de cette étude, ont augmenté la couverture des services psychologiques et 16 % prévoient de le faire au cours de l’année à venir. »

En outre, 72 % des entreprises interrogées disposent d’une stratégie spécifique pour soutenir la santé mentale et 30 % adoptent la norme nationale pour la santé et la sécurité psychologiques.