L’entrée dans le monde du travail est une période charnière de la vie qui détermine bien souvent si une personne va devenir obèse ou non. Une information précieuse pour les employeurs qui constatent plus que jamais les problèmes causés par cette maladie chronique.

Selon une récente étude de l’University College de Londres, les jeunes de 18 à 24 ans ont quatre fois plus de risques de devenir obèses ou de se trouver en surpoids dans les 10 années suivantes que les personnes âgées de 65 à 74 ans. Cette période de la vie coïncide chez la grande majorité des individus avec la fin des études et l’entrée sur le marché du travail, rapporte Futura Santé.

Les chercheurs ont constaté qu’un premier emploi ou de longues études favorisent la prise de poids. L’étude publiée dans Obesity Reviews souligne que l’entrée dans le monde du travail entraîne une baisse de l’activité physique d’environ sept minutes par jour. Cette baisse est plus marquée chez les hommes que chez les femmes. Chez les étudiants universitaires, on observe même une diminution de 11,4 minutes par jour en moyenne.

Une autre étude menée par des chercheurs de l’Université Cambridge a montré que le fait de devenir parent pouvait également favoriser la prise de poids, en particulier chez les femmes, à raison de 1,3 kg de plus que chez les femmes sans enfant pour une période de 5 à 6 ans.

« Les jeunes traversent de grands changements dans leur vie. Ils commencent à travailler, vont à l’université ou quittent la maison pour la première fois. Les habitudes qu’ils prennent au cours de ces années vont persister jusqu’à l’âge adulte », explique Claudia Langenberg, coauteure de l’étude de l’Université College. Il est donc particulièrement important de mener des campagnes de sensibilisation envers ce public afin d’éviter une épidémie d’obésité générale. »

L’âge plus déterminant que le revenu

L’étude révèle qu’en matière de risque de devenir obèse, l’âge est un facteur plus déterminant que toutes les autres variables comme la catégorie socioprofessionnelle, le sexe ou l’ethnicité.

Ainsi, le risque de passage dans une catégorie d’indice de masse corporelle supérieure sur 10 ans pour les hommes blancs est de 40 % pour les personnes âgées de 18 à 24 ans, et respectivement de 25 %, 18 % et 10 % pour les 25-34 ans, 45-54 ans et 65-74 ans.

Le statut socio-économique ne joue en revanche qu’un faible rôle : le risque de passage à l’embonpoint est de 44 % chez les jeunes hommes les plus défavorisés, alors que la moyenne est de 40 %.

Pour en venir à ses conclusions, les chercheurs ont analysé les données médicales de plus de deux millions d’adultes britanniques de 1998 à 2016.

Ces données donnent certaines balises aux employeurs concernant les groupes à cibler en priorité par le biais d’initiatives de prévention. Les auteurs de l’étude ont même mis en ligne un outil qui permet de calculer le risque de changement de poids d’un individu au cours des 1,5 et 10 prochaines années en fonction de son âge, son sexe, sa taille et ses caractéristiques socio-économiques.