Les coûts des soins de santé couverts par les employeurs canadiens devraient augmenter de 7,5 % en 2023, selon les prévisions d’Aon.

Il s’agit d’un taux de croissance légèrement plus élevée qu’en 2022 (7,0 %). Face à ses homologues, le Canada ne s’en sort cependant pas trop mal. Le taux tendanciel mondial des tarifs médicaux devrait atteindre 9,2 % en 2023, comparativement à 7,4 % en 2022, selon Aon. Si ces prévisions se concrétisent, il s’agirait de la plus forte hausse depuis 2015, propulsée par un bond important en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

Aux États-Unis, l’augmentation prévue se chiffre à 6,6 %, soit la même que l’an passé. Cette tendance plus basse s’explique par « l’effet différé de l’inflation sur les tendances médicales américaines », note la société de conseil. Le pays n’échappera toutefois pas aux enjeux de coûts et d’accessibilité des soins au cours des prochaines années.

« Bien qu’il y ait encore beaucoup d’incertitude quant à la durée des pressions inflationnistes mondiales, il est clair que l’on s’attend à ce que les régimes médicaux des employeurs connaissent une forte hausse en 2023, et les employeurs doivent tenir compte de plusieurs facteurs pour maintenir la résilience de leur personnel », soutient Carl Redondo, directeur mondial des avantages sociaux d’Aon.

Au Canada, les pathologies les plus coûteuses pour les régimes de soins de santé offerts par les employeurs sont dans l’ordre les maladies auto-immunes, le diabète, la santé mentale, les troubles respiratoires et enfin les troubles cardiovasculaires.

Le portrait est différent à l’échelle mondiale, les problèmes de santé engendrant le plus de dépenses étant les troubles cardiovasculaires, suivis du cancer et de l’hypertension.

Les principaux facteurs de risques associés à ces pathologies incluent la mauvaise alimentation, la consommation excessive de drogue et d’alcool ainsi que mauvaise qualité de l’air. C’est cependant l’inactivité physique et la mauvaise gestion du stress qui arrivent en tête de liste.

Pour contenir la forte hausse des coûts des soins de santé, les employeurs peuvent notamment implanter des programmes de mieux-être axés sur la prévention, suggère Aon. La volonté de certains promoteurs de régime d’augmenter le niveau des franchises et des quotes-parts pourrait également se manifester en 2023, tout comme celle de restreindre certaines couvertures et de miser sur les régimes flexibles.

« Les effets de la COVID-19 longue et d’autres maladies et comorbidités liées à la COVID-19 (par exemple, ceux visant la santé mentale) continuent d’évoluer, tandis que le marché canadien reste conservateur dans sa réaction aux tarifs, explique Cathy Perron, codirectrice des Solutions pour la santé d’Aon Canada. La chaîne d’approvisionnement et la hausse de l’inflation joueront également un rôle important en 2023. Nous prévoyons un retour à l’inflation généralement observée dans le domaine médical, grâce aux promoteurs de régimes canadiens qui participeront à une approche plus préventive et pragmatique de la gestion des coûts de régime en 2023. »