Si le virus de la COVID-19 n’a plus une très grande incidence sur les régimes de soins de santé offerts par les employeurs, les effets indirects de la pandémie eux se font toujours sentir dans les demandes de règlement.

Plus de la moitié (55 %) des 226 assureurs sondés par Mercer Marsh Avantages Sociaux dans 56 pays signalent une augmentation des diagnostics de maladies de stade plus avancé en raison de soins différés.

Les confinements et autres restrictions sanitaires ont en effet perturbé l’accès aux soins médicaux, ralenti les diagnostics et compromis certains traitements. Résultat : 61 % des assureurs sondés ont noté un changement des tendances en matière de demandes de règlement. Et presque partout dans le monde, notamment en Amérique du Nord et en Europe, ce sont celles liées au cancer qui ont représenté le principal facteur de coûts en 2021.

Les assureurs indiquent que l’attente avant d’obtenir des soins et un diagnostic a fait grimper le nombre de demandes de règlement. Ils constatent donc une augmentation des diagnostics tardifs, ce qui contribue à la hausse des coûts. Avec le retour à la normale des systèmes de santé dans bon nombre de régions, les employeurs devraient réitérer l’importance des diagnostics précoces et des dépistages périodiques, surtout en matière de cancer, conseiller Mercer.

Gestion des coûts : trouver l’équilibre

En 2021, les assureurs ont constaté un retour généralisé des coûts des programmes de soins de santé aux niveaux qui avaient cours avant la pandémie, soit en 2019. Or, la plupart des assureurs s’attendent à ce que les tendances en la matière pour 2022 et 2023 dépassent les niveaux de 2019, en raison de facteurs comme la hausse des coûts des soins, l’utilisation accrue et les diagnostics tardifs, qui requièrent typiquement des traitements plus coûteux.

En contexte d’inflation, les promoteurs de régime devront donc trouver l’équilibre entre empathie et impératifs économiques dans la gestion de leur régime d’avantages sociaux. « L’abordabilité des protections et des soins, tant pour les employeurs que pour les employés, devra désormais figurer parmi les facteurs cruciaux », souligne Mercer.

Chez environ la moitié des assureurs à l’échelle mondiale, ni les franchises ni les quotes-parts n’ont été automatiquement indexées sur l’inflation, et aucune mesure de cet ordre n’est envisagée à l’heure actuelle.

Des régimes plus inclusifs

Le sondage de Mercer révèle en outre qu’un assureur sur deux a apporté des modifications aux critères d’admissibilité et aux dépenses admissibles pour rendre la couverture plus inclusive pour les membres de la communauté LGBTQ+.

Cela dit, plusieurs défis existent toujours. Certains facteurs sociaux, par exemple les frais supplémentaires quotidiens liés aux traitements, qui affectent davantage les travailleurs à faible revenu, peuvent entraver considérablement la capacité d’une personne à se rétablir complètement.

Or, la plupart des assureurs n’envisagent aucune modification à leurs politiques pour pallier ce problème. Ces nouvelles mesures pourraient inclure l’hébergement, le transport et la nourriture dans la gestion de dossier ou le programme de rétablissement, ou encore offrir des indemnités pour les déplacements afin de faciliter l’accès aux traitements et d’améliorer l’état de santé global des demandeurs.

Priorité santé mentale

En 2021, les demandes de règlement liées aux problèmes de santé mentale figuraient parmi les cinq principaux facteurs de coûts en Europe — une première à la connaissance de Mercer, toutes régions confondues. Or, malgré les progrès réalisés, de nombreux régimes continuent d’exclure les soins de santé mentale ou de n’offrir qu’une couverture minimale.

À titre d’exemple, bien que les deux tiers des assureurs du monde affirment couvrir les services de consultation psychologique ou psychiatrique, deux tiers ne couvrent que dix séances ou moins. En supposant une séance par semaine, les régimes ne couvrent qu’environ 20 % des traitements qui seraient requis au cours d’une année, ce qui est insuffisant pour bien des demandeurs.

La situation tend tout de même à s’améliorer, puisque seulement 16 % des assureurs affirment ne pas offrir de régimes couvrant les services de santé mentale, comparativement à 26 % l’année dernière.