Près de la moitié des participants de régimes d’assurance collective au Canada disent vivre avec des douleurs chroniques, ce qui affecte leur mieux-être et leur rendement au travail. Comment les employeurs peuvent-il mieux les soutenir?

Selon l’édition 2020 du Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé, 48 % des participants indiquent éprouver des douleurs chronique, soit 6 points de pourcentage de plus que dans le sondage de l’année dernière. La douleur chronique est définie comme étant une douleur qui ne disparait jamais vraiment, qui dure des mois, ou encore qui se manifeste de temps à autre.

Certains sous-groupes d’employés sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de douleurs chroniques, en particulier les arthritiques (83 %) et les diabétiques (58 %).

L’enjeu de la douleur chronique des participants vient s’ajouter à celui des maladies chroniques. Comme les années précédentes, plus de la moitié des participants (58 %) déclarent avoir au moins une maladie chronique, une proportion qui grimpe à 70 % chez ceux âgés de 55 ans et plus et à 93 % chez ceux en mauvaise santé.

Les principaux problèmes de santé chronique sont la maladie mentale (20 %), l’hypertension (12 %), un taux de cholestérol élevé (12 %), l’arthrite (11 %), l’asthme ou une maladie pulmonaire (9 %) et le diabète (8 %).

Lorsqu’on combine les maladies chroniques et la douleur chronique, ce sont 70 % des participants qui vivent avec un problème de santé chronique.

Enjeu de productivité

Plus de la moitié (58 %) des participants souffrant d’au moins une maladie chronique et/ou de douleurs chroniques soutiennent que leur état de santé les a obligés à s’absenter du travail ou à rendu leur travail plus difficile. Les employés de 18 à 34 ans sont encore plus nombreux à faire une telle affirmation.

Parmi les participants souffrant d’une maladie chronique et/ou de douleurs chroniques, 51 % sont arrivés en retard ou ont quitté le travail plus tôt en raison de leur état de santé au cours de la dernière année; parmi ceux qui l’ont fait, ils sont arrivés en retard ou sont partis plus tôt 4,7 fois en moyenne. Les principaux facteurs qui poussent les employés à s’absenter sont la fatigue ou l’épuisement (51 %), suivi des absences pour les rendez-vous médicaux (35 %), la difficulté à se concentrer (32 %) et le départ anticipé du travail parce qu’ils se sentaient mal (31 %). Les jeunes employés ainsi que ceux souffrant de troubles de santé mentale sont plus susceptibles de s’absenter du travail.

Dans l’ensemble, 63 % des participants souffrant d’une maladie chronique et/ou de douleurs chroniques ont pris au moins un jour de congé de maladie complet en raison de leur état de santé au cours de la dernière année; ceux qui l’ont fait ont pris en moyenne 6 jours de congé de maladie.

Un problème sous-estimé

Les résultats du Sondage Sanofi portent à croire que les promoteurs ont tendance à sous-estimer l’enjeu des maladies chroniques chez leurs participants. Alors que 58 % des participants indiquent avoir au moins une maladie chronique, les promoteurs estiment que seulement 34 % de leur effectif vit avec une telle condition.

Au-delà de la prévalence des maladies chroniques dans les organisations, c’est aussi les coûts que celles-ci engendrent qui semblent sous-estimer. Les promoteurs estiment que 36 % des coûts globaux des prestations sont attribuables à des maladies ou à des problèmes de santé chroniques, y compris la douleur chronique. Or, les membres du comité consultatif du Sondage Sanofi estiment que cette estimation est probablement bien en-deçà du coût réel. Une analyse réalisée par Médicaments novateurs Canada révèle en effet que pour les régimes d’assurance médicaments seulement, les maladies chroniques représentent 68 % des coûts totaux.

« Pour être en sécurité au travail, il faut d’abord être en santé. Les employés qui souffrent d’une maladie chronique peuvent contribuer aux blessures en milieu de travail. Lorsque nous pouvons reconnaître que les soins de santé font partie de la stratégie de sécurité, les solutions en matière de santé et de mieux-être sont beaucoup plus susceptibles d’être mises en place », explique le Dr Alain Sotto, de la Clinique Medcan Wellness à Toronto.

À la lumière ces résultats, les membres du comité consultatif insistent sur l’importance d’accorder plus d’attention aux jeunes employés de 18 à 34 ans, puisque les maladies chroniques dans ce groupe d’âge semblent avoir des conséquences plus nombreuses sur leur productivité au travail. Ils soulignent également la nécessité pour les promoteurs d’obtenir davantage de données afin de guider les prises de décisions.

« Les promoteurs devraient chercher des conseillers pour qui l’analyse des données sur les réclamations est une pratique courante et, à partir de là, prévoir le temps nécessaire pour déterminer une stratégie et mettre en œuvre des objectifs à court et à long terme », peut-on lire dans le rapport.

Mieux soutenir les participants atteints de maladies et de douleurs chroniques est d’autant plus important que ceux-ci sont moins susceptibles de déclarer que leur régime de soins de santé répond extrêmement ou très bien à leurs besoins (49 %), comparativement à 72 % chez les personnes en excellente ou en très bonne santé. En outre, 58 % des participants en bonne santé jugent que leur régime de soins de santé répondra à leurs besoins dans cinq ans, par rapport à seulement 36 % des participants en mauvaise santé.