Les promoteurs de régimes d’assurance collective ne sont pas au bout de leur peine : encore une fois l’année prochaine, la croissance des coûts des soins médicaux surpassera largement le taux d’inflation général, selon un rapport d’Aon.

Au Canada, les coûts des soins médicaux payés par les employeurs devraient augmenter de 6,0 % en 2019, alors que le taux d’inflation générale se situera vraisemblablement autour de 2,1 %. Il s’agit d’une hausse semblable à celle attendue en 2017.

Le Canada s’en sort toutefois mieux que la plupart des pays du monde, note Aon. En effet, pour la deuxième année consécutive, l’inflation des coûts médicaux au pays a tendance à être inférieure aux moyenne mondiale et nord-américaine. À l’échelle mondiale, les coûts des soins médicaux augmenteront de 7,8 % en 2019, alors que le taux d’inflation générale prévue ne devrait pas dépasser 3 %. La tendance est cependant légèrement à la baisse par rapport à 2018, où la croissance des coûts a atteint 8,4 %.

Les médicaments sur ordonnance pointés du doigt

Si un taux d’inflation médicale inférieure à la tendance globale est une bonne nouvelle pour les employeurs offrant des avantages sociaux au Canada, l’avenir demeure tout de même incertain, prévient le rapport. Les Canadiens sont toujours tributaires des coûts des médicaments sur ordonnance parmi les plus élevés au monde.

« Au Canada, l’inflation des coûts est largement tributaire des médicaments sur ordonnance coûteux, car de nombreux services de santé de base sont fournis par le biais de régimes provinciaux, explique Cathy Perron, vice-présidente principale et responsable de marché pour le Québec, Assurance collective chez Aon. Ces traitements, bien que coûteux, changent souvent la donne en ce sens qu’ils permettent aux employés de rester actifs et productifs d’une façon qui serait impossible autrement. »

Les promoteurs qui s’en tireront le mieux sont ceux qui auront adopté une bonne gouvernance et procédé à un examen minutieux de la conception de leur régime et de ses facteurs de coûts, indique le rapport.

Coûteuses maladies chroniques

À l’échelle mondiale, les mauvaises habitudes de vie sont le principal facteur de la hausse des coûts. L’inactivité physique et une alimentation inadéquate mènent à des problème de santé comme l’hypertension artérielle, le taux élevé de cholestérol et l’obésité.

Dans le monde entier, le cancer et les affections cardiovasculaires (hypertension artérielle, diabète et troubles respiratoires, par exemple) ont représenté les problèmes de santé les plus fréquents à l’origine des demandes de règlement pour soins de santé.

« La plupart des facteurs de risque entraînent fréquemment des problèmes chroniques impliquant des frais médicaux extensifs, qui se traduisent par un traitement dispendieux et une hausse à long terme des coûts de soins médicaux », observe Tim Nimmer, actuaire en chef en soins de santé chez Aon. « Les employeurs peuvent jouer un rôle clé en motivant les employés et leurs familles à veiller à leur bonne santé, notamment en participant à des activités de santé et de bien-être et en gérant de manière plus efficace les maladies chroniques. »

Les employeurs doivent être proactifs

En ce qui concerne les stratégies que peuvent mettre en place les employeurs pour mieux contrôler les coûts des régimes, Aon met de l’avant les stratégies traditionnelles, comme l’ajustement des modèles de régimes, le contrôle des utilisations déraisonnables et la négociation des taux de cotisation auprès des assureurs. La firme invite également les promoteurs à se montrer proactifs en concevant des programmes visant à réduire les problèmes de santé chroniques, tels des dépistages ou des programmes mettant en avant l’importance d’une alimentation saine ou de l’activité physique.

« Pour commencer à surmonter ces défis, les employeurs doivent optimiser le modèle de régime, la stratégie financière et les formats de leurs assurances médicales à l’échelle mondiale, souligne François Choquette, leader, Avantages mondiaux chez Aon. Sur le long terme, la solution structurelle implique de favoriser activement une main-d’œuvre saine, en commençant par des avantages en soins de santé robustes pour tous les employés de la société ainsi que pour leurs familles. »