Les demandes de règlement liés à l’hormonothérapie, aux inducteurs d’ovulation et aux soins de santé mentale postnataux ont enregistré une forte hausse au cours des dernières années dans les régimes d’avantages sociaux, selon un rapport de Manuvie.

Les données mettent en évidence un besoin croissant de soutien à la ménopause en milieu de travail, avec une augmentation de 20,7 % du recours à l’hormonothérapie substitutive chez les femmes âgées de 45 à 65 ans entre 2020 et 2023. Selon le Forum économique mondiale, les symptômes débilitants de la ménopause (bouffées de chaleur, fatigue, perte de mémoire, dépression) ont des répercussions négatives sur le travail de 59 % des femmes âgées de 45 à 55 ans. De plus, les données de la Fondation canadienne de la ménopause révèlent que 10 % des Canadiennes cesseront de travailler en raison des symptômes non maîtrisés de la ménopause.

Le rapport, réalisé en collaboration avec Cleveland Clinic Canada et le Centre de toxicomanie et de santé mentale, indique que l’hormonothérapie substitutive est largement sous-utilisée en raison de fausses idées à propos de son innocuité. Le nombre de femmes qui ont recours à l’hormonothérapie substitutive a augmenté, mais d’après les données de Manuvie, seulement 13 % des Canadiennes âgées de 45 à 65 ans choisissent cette forme de traitement pour soulager leurs symptômes.

L’assureur soutient que les employeurs peuvent jouer un rôle important en élaborant des stratégies pour appuyer les femmes qui présentent des symptômes de la ménopause, en leur offrant une assurance médicaments plus complète, en adaptant leurs horaires de travail et en normalisant les discussions sur la ménopause en milieu de travail. Selon le rapport, ces mesures peuvent réduire considérablement l’absentéisme, améliorer le mieux-être au travail et encourager les femmes à rester en poste.

« Un régime d’avantages sociaux complet et flexible peut changer grandement les choses en aidant les femmes à s’épanouir dans leur vie personnelle et professionnelle », soutient Jenn Foubert, vice-présidente adjointe et chef, Soins médicaux, Mieux-être et Invalidité à Manuvie.

Le stress de l’infertilité

Selon la Société canadienne de fertilité et d’andrologie, une personne sur six est confrontée à un problème d’infertilité au pays, ce qui génère stress et anxiété. Or, selon le rapport de Manuvie, seulement 10 % des Canadiens qui participent à un régime d’assurance collective bénéficient d’une couverture pour le traitement de l’infertilité. L’utilisation d’inducteurs d’ovulation a tout de même augmenté de plus de 25 % depuis la pandémie.

Le rapport aborde également le sujet de la santé mentale postnatale. Les données révèlent que 15,1 % des nouvelles mères présentent une demande de règlement liée à la santé mentale dans les six mois qui suivent l’accouchement. Dans 42 % des cas, il s’agit d’une première demande.

« Le soutien à la santé mentale des femmes lors de grands changements dans leur vie, comme la période postnatale et la ménopause, est un élément essentiel et trop souvent négligé. Il faut que les employeurs adoptent une approche globale pour favoriser un milieu de travail sain et inclusif », insiste la Dre Liisa Galea, chercheuse principale au Centre de toxicomanie et de santé mentale.