L’obésité a longtemps été mal comprise et stigmatisée en tant que problème de santé lié au mode de vie. Or, l’obésité est une maladie complexe à la source de nombreuses comorbidités et qui a une incidence importante sur la santé des personnes atteintes, a soutenu Mathieu Faucher, agent de liaison scientifique médicale, obésité et maladies hépatiques à Novo Nordisk lors d’un webinaire présenté en novembre par Avantages et commandité par Novo Nordisk.

L’obésité n’est pas qu’une question du poids, a-t-il expliqué. Il s’agit d’une maladie chronique répandue, complexe, évolutive et marquée de rechutes, caractérisée par une graisse corporelle anormale ou excessive qui nuit à la santé.

« On entend souvent que l’obésité est associée au fait de manger beaucoup et de ne pas bouger suffisamment, mais en réalité c’est beaucoup plus complexe que cela. Il y a plusieurs causes possibles, comme les processus biologiques liés aux comportements alimentaires, les hormones qui régulent la faim, la génétique, les facteurs psychologiques comme le stress, les inégalités socio-économiques, l’environnement ainsi que les effets obésogènes de certains médicaments. Ce ne sont pas simplement de mauvais choix de vie ou un manque de volonté des personnes atteintes. »

Poids perdu, comorbidités en moins

L’obésité est associée à une série de comorbidités et de complications, comme le diabète de type 2, le cancer, la stérilité, les maladies cardiovasculaires, l’arthrose du genou, l’incontinence, l’asthme et l’apnée du sommeil.

En outre, il existe une relation bidirectionnelle entre la santé mentale et l’obésité. Une personne souffrant de dépression peut être prédisposée à développer une obésité, et les personnes souffrant d’obésité peuvent avoir une prévalence plus élevée de dépression.

Mathieu Faucher indique qu’une perte de poids de 5 % peut par exemple conduire à une diminution de l’hypertension. Avec une perte de poids de 10 %, on constate déjà une amélioration de l’apnée du sommeil et des douleurs liées à l’arthrose du genou. Les patients qui réussissent à perdre 15 % de leur poids peuvent réduire leur risque de mortalité cardiovasculaire et même parvenir à un stade de rémission de leur diabète de type 2.

Bien que la perte de poids puisse contribuer à améliorer la santé d’un individu, explique Mathieu Fauché, elle peut être difficile à maintenir en raison d’un phénomène connu sous le nom d’adaptation métabolique : le corps résiste à la perte de poids. Celui-ci réduit la sécrétion des hormones de satiété et augmente celles des hormones de la faim de façon à favoriser la reprise de poids.

« On n’est encore pas si loin de l’époque où les êtres humains étaient des chasseurs-cueilleurs, conséquemment la biologie de notre corps est encore très associée au style de vie de nos ancêtres. Quand on perd beaucoup de poids, notre corps va tout faire d’un point de vue hormonal pour nous faire regagner des réserves énergétiques dans le but d’augmenter nos chances de survie. »

Se référer aux lignes directrices

Les lignes directrices de pratique clinique sont comme un plan de gestion médicale des maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires, et plus récemment l’obésité, poursuit M. Faucher. Ces lignes directrices vont au-delà du concept « manger moins et bouger plus » et s’attaquent aux causes profondes de l’obésité. Elles comprennent des recommandations fondées sur des données probantes, telles que la thérapie nutritionnelle, les recommandations en matière d’activité physique, les interventions psychologiques, la pharmacothérapie et la chirurgie.

Les recommandations relatives au mode de vie, à la nutrition et à l’activité physique, sont la pierre angulaire de la gestion de l’obésité. Malheureusement, poursuit-il, elles peuvent parfois être insuffisantes et dans ces cas, les lignes directrices recommandent d’ajouter une pharmacothérapie.

L’obésité n’est pas un problème de santé esthétique, soutient M. Faucher, mais plutôt une maladie chronique qui est à la base de nombreuses autres maladies chroniques que les régimes de soins de santé couvrent actuellement. « Avec l’obésité, il faut toujours viser une approche holistique qui inclut tous les aspects de la santé du patient. »