Au cours des cinq dernières années, le coût total des réclamations de médicaments au Canada a augmenté de plus de 66 %, alors que le nombre de réclamants n’a augmenté que d’environ 24 %. Les principaux responsables ? L’obésité et le TDAH.
C’est la conclusion d’un récent rapport de GreenShield, qui analyse les données de ses 34 millions de réclamations soumises en 2023 par plus de deux millions de réclamants.
Le coût total des réclamations de médicaments de la clientèle de Green Shield a augmenté de 300 millions de dollars par rapport à 2022 pour atteindre 2,5 milliards de dollars en 2023.
Les médicaments contre l’obésité sont en partie responsables de cette forte croissance. En 2023, l’assureur a enregistré une augmentation de 43 % des réclamations pour ces molécules rapport à 2022.
Pour leur part, les coûts totaux imputés aux médicaments contre le TDAH ont enregistré une croissance de 24 % en 2023, avec une hausse du nombre de réclamants de 20 %.
Santé mentale et diabète
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, GreenShield a constaté une augmentation de 132 % du nombre de réclamations de soins en santé mentale et une augmentation de 50 % des réclamations pour des médicaments liés à la santé mentale. Les médicaments contre la dépression et l’anxiété se classent au deuxième rang des réclamations de médicaments en 2023, après les réclamations en lien avec des infections. Le nombre de réclamants qui prennent des médicaments contre l’anxiété ou la dépression a augmenté au fil du temps et a continué d’afficher une croissance annuelle de moins de 10 % en 2023.
Alors qu’on estime que la proportion de Canadiens souffrant de diabète passera de 15 à 17 % d’ici 2033, les coûts des médicaments pour traiter la maladie continuent d’augmenter. En 2023, ces molécules ont vu leur coût augmenter de 13 % et ont représenté 9 % des coûts totaux de médicaments. Les réclamations de médicaments contre le diabète ont pour leur part augmenté de 16 % et représentent 7 % de l’ensemble des réclamations de médicaments.
Autre constat du rapport, le nombre de prescriptions rédigées par des pharmaciens est en forte hausse, avec une croissance de 140 % depuis 2019. La tendance est encore plus marquée au Québec, où les pharmaciens ont plus de latitude en la matière que dans la plupart des autres provinces.
En revanche, les pharmaciens ont tendance à prescrire des médicaments moins coûteux et moins complexes que les autres prescripteurs. Par exemple, le coût moyen des médicaments contre le diabète prescrits par des pharmaciens était inférieur de 28 % à celui des médicaments prescrits par les médecins.