La ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, retarde pour une troisième fois la première grande réforme du système de tarification des médicaments brevetés au Canada.

Le règlement modifiant la façon dont le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés garantit l’équité des prix des nouveaux médicaments n’entrera désormais en vigueur qu’en janvier 2022, afin que les sociétés pharmaceutiques aient plus de temps pour se préparer.

Les nouvelles règles avaient d’abord été annoncées en 2019 et devaient entrer en vigueur il y a un an, mais elles avaient d’abord été reportées au 1er janvier 2021, puis de nouveau au 1er juillet.

La nouvelle réglementation pourrait réduire les prix des médicaments de 13 milliards $ au cours de la prochaine décennie, avec un ajustement sur les pays utilisés par le Conseil à des fins de comparaison, ainsi que de nouvelles conditions économiques pour le guider lorsqu’il sera appelé à décider si les prix proposés sont excessifs.

Plus d’une trentaine de dirigeants de sociétés pharmaceutiques ont récemment écrit au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander un nouveau délai, après le 1er juillet. Ils plaidaient que la pandémie avait empêché la tenue d’un véritable débat concernant l’impact de cette réforme sur l’accessibilité aux médicaments et sur l’innovation pharmaceutique au Canada.

Certains groupes de défense des patients affirment de leur côté que cette nouvelle réglementation est nécessaire pour protéger les Canadiens qui paient déjà parmi les prix les plus élevés au monde pour de nouveaux médicaments encore couverts par des brevets.