Canada avec des médicaments
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Le gouvernement fédéral devrait créer un régime d’assurance médicaments universel, public et à payeur unique.

C’est ce que recommande le panel d’experts formé par Ottawa pour se pencher sur la faisabilité d’un régime national, dans son rapport publié mercredi matin.

Dans un communiqué de presse, le panel d’experts a noté qu’un tel régime offrirait aussi aux entreprises un « soulagement bienvenu » en raison des coûts élevés et croissants de l’assurance pour les médicaments d’ordonnance.

Un propriétaire d’entreprise moyen qui propose une assurance médicaments économisera plus de 750 $ par employé chaque année.

Le Conseil recommande toutefois que les Canadiens et les employeurs puissent continuer de se procurer une assurance médicaments privée comme assurance supplémentaire.

« [Un régime universel] offrira un meilleur accès aux médicaments dont nous avons besoin, améliorera les résultats en matière de santé, et proposera un régime de médicaments d’ordonnance plus juste et plus durable., explique Dr Eric Hoskins, président du conseil consultatif. Achevons ce que nous avions commencé en adoptant le régime d’assurance maladie universel. Il s’agit de notre promesse et de notre legs à chacun d’entre nous et à toutes les générations futures. »

Dans un communiqué, l’Association canadienne de compagnies d’assurance de personnes (ACCAP) affirme encourager le gouvernement fédéral à aller de l’avant dans son projet d’élargir l’accès aux médicaments d’ordonnance pour ceux qui en ont besoin, et de maîtriser le coût des médicaments.

L’ACCAP rappelle toutefois l’utilité des régimes privés, qui fournissent des milliers de produits pharmaceutiques que même les régimes publics les plus généreux ne couvrent pas. Elle met en garde contre la perte d’accès aux médicaments si des régimes privés était remplacés, « même par le plus complet des régimes publics ».

« Les Canadiens ont besoin de pouvoir payer les médicaments qui leur sont prescrits. Ensemble, les régimes publics et privés peuvent aider les personnes qui n’ont pas de couverture ou qui sont aux prises avec des coûts catastrophiques, a déclaré Stephen Frank, président et chef de la direction de l’ACCAP. C’est ce genre de collaboration qui, selon nous, peut permettre d’atteindre dès maintenant les objectifs d’un régime national d’assurance-médicaments, sans entraîner les coûts envisagés dans le rapport publié aujourd’hui. »

Le rapport recommande que le régime national soit administré par les provinces et les territoires et régi par une nouvelle loi fédérale. Les provinces devraient ainsi se plier à des normes nationales.

Le rapport recommande également qu’un financement national accompagne le nouveau régime.

Le conseil recommande la création d’une agence canadienne des médicaments chargée d’établir une liste nationale des médicaments d’ordonnance d’ici le 1er janvier 2022. Ce formulaire initial devienne un formulaire exhaustif en vigueur au plus tard le 1er janvier 2027.

Rappelons que le Québec a déjà un programme provincial d’assurance médicaments. Mais certains estiment que ce programme, hybride, a mené à l’augmentation des coûts pour les Québécois.

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et le Nouveau parti démocratique (NPD) ont ainsi mené une campagne pour que le régime national à venir soit public et universel.

Selon la FTQ, 10 pour cent des Québécois se priveraient de médicaments, faute de moyens, malgré l’assurance médicaments québécoise.

La FTQ calcule également qu’un régime fédéral ferait économiser entre 20 et 40 % des coûts des médicaments aux provinces, grâce à l’achat en grandes quantités.

– Avec la Presse canadienne