Aux États-Unis, des psychiatres prescrivent le médicament contre le diabète pour contrecarrer la prise de poids des patients sous antipsychotiques et antidépresseurs.

La popularité d’Ozempic se répandra-t-elle dans les soins psychiatriques? C’est bien possible si on en croit une tendance apparue aux États-Unis, où des psychiatres utilisent désormais le traitement contre le diabète pour soulager des patients.

Ces médecins affirment que ce médicament – ou un équivalent comme Wegovy –  est utile pour empêcher la prise de poids des patients sous antipsychotiques ou sous antidépresseurs. 

Le New York Times a interrogé 13 grands établissements de santé mentale et de services psychiatriques aux États-Unis. Six d’entre eux ont déclaré qu’ils recommandaient ou prescrivaient déjà des médicaments comme Ozempic à leurs patients.https://www.nytimes.com/2023/11/03/well/mind/ozempic-weight-loss-antidepressants-antipsychotics.html

Sept établissements ont indiqué qu’ils n’étaient pas prêts à le faire, invoquant des préoccupations concernant la sécurité et les effets secondaires. Ces établissements estiment que la prescription de médicaments amaigrissants n’est pas de leur ressort. Leurs psychiatres attendent d’avoir des données sur les personnes souffrant de dépression, de troubles bipolaires ou d’autres maladies mentales qui prennent du sémaglutide, le composant d’Ozempic.

De l’autre côté, des psychiatres considèrent que les patients ne peuvent pas attendre. Or, nombre d’entre eux refusent de prendre leur traitement visant leurs troubles psychiatriques par crainte de prendre du poids.

Une étude menée en 2019 montre que les patients prennent plus de 7 % de poids quand ils prennent un traitement antipsychotique, et 5 % quand ils sont traités avec certains antidépresseurs. On estime que ces médicaments pourraient augmenter l’appétit, sans qu’un lien clair soit établi.

Or, certains rapports en Europe font état de patients ayant des pensées suicidaires quand ils prennent du sémaglutide. « Les autorités européennes de réglementation de la santé examinent actuellement les données relatives aux médicaments tels qu’Ozempic et au risque d’idées suicidaires », pointe le New York Times.

De plus, les essais cliniques du Wegovy ont exclu les personnes ayant des idées suicidaires récentes, des antécédents de tentatives de suicide, des maladies graves telles que la schizophrénie ou les troubles bipolaires, ainsi que les personnes ayant souffert de dépression au cours des deux dernières années, précise le média américain.