Les actions de Pfizer ont chuté la semaine dernière après que le fabricant pharmaceutique eut annoncé qu’il abandonnerait un traitement contre l’obésité parce que plus de la moitié des patients participant à un essai clinique ont arrêté de le prendre.

La société pharmaceutique a déclaré qu’elle se concentrerait plutôt sur une version à prise unique par jour de la pilule, le danuglipron, au lieu de lancer une étude à un stade avancé sur l’autre version. Les études de stade avancé sont généralement les derniers et les plus coûteux essais qu’un fabricant de médicaments entreprend avant de demander l’approbation réglementaire menant à la commercialisation du traitement.

Les traitements de l’obésité sont l’un des domaines de la médecine les plus en vogue et les plus lucratifs. Les rivaux de Pfizer, Novo Nordisk et Eli Lilly, proposent déjà des médicaments injectables sur le marché. Mais Novo et Pfizer tentent également de développer des versions de pilules plus faciles à prendre pour les patients.

Pfizer a constaté des taux d’abandon des patients dépassant 50 % pour toutes les doses dans une étude à mi-parcours sur le danuglipron, qui doit être ingéré deux fois par jour. Cela se compare à environ 40 % pour le placebo ou le faux médicament.

Le fabricant de médicaments a également déclaré que les effets secondaires des pilules étaient légers, mais courants. Jusqu’à 73 % des patients ont ressenti des nausées et 47 %, des vomissements.

Les chercheurs ont constaté une perte de poids statistiquement significative chez les adultes obèses, mais sans diabète de type 2. Elle variait entre près de 7 % et plus de 11 % chez les patients prenant la pilule.

À titre de comparaison, les patients obèses non-diabétiques ont perdu environ 18 % de leur poids par rapport à un placebo lorsqu’ils prenaient Zepbound d’Eli Lilly dans le cadre d’une recherche à un stade avancé.

La Food and Drug Administration a approuvé Zepbound pour l’obésité le mois dernier.

Le directeur scientifique de Pfizer, le Dr Mikael Dolsten, a déclaré vendredi dans un communiqué qu’il pensait qu’une version uniquotidienne du danuglipron pourrait jouer un rôle important dans le traitement de l’obésité, et que la société se concentrerait sur cela.

Une porte-parole de Pfizer a déclaré que la société menait des recherches préliminaires sur cette version et qu’elle espérait obtenir des résultats au début de l’année prochaine.

Les actions de Pfizer Inc., basée à New York, ont chuté de près de 5 %, à 28,98 $, en milieu de matinée, tandis que les indices plus larges étaient mitigés.

Cette baisse s’est poursuivie pendant une année difficile pour le fabricant de médicaments. Les actions Pfizer avaient déjà chuté de 40 % avant l’annonce de vendredi.

La pénurie d’Ozempic perdurera jusqu’en 2024

Santé Canada affirme par ailleurs travailler avec les fabricants pour rendre les médicaments contre le diabète, y compris Ozempic, davantage disponibles pendant une pénurie mondiale alimentée par une forte demande qui devrait durer jusqu’à la fin de l’année.

Novo Nordisk, qui commercialise Ozempic, s’attend à une pénurie au Canada des stylos injecteurs de 0,25 mg, 0,5 mg et 1 mg jusqu’au début de 2024, rapporte l’agence fédérale.

Eli Lilly, qui commercialise Trulicity et Mounjaro, prévoit également une baisse des quantités de ces deux médicaments au début de l’année prochaine.

Santé Canada indique que des efforts sont menés afin d’augmenter la capacité de production, mais qu’il faudra du temps pour reconstituer les niveaux d’approvisionnement.

En attendant, l’agence fédérale recommande aux prescripteurs de ne pas commencer à administrer ces médicaments à de nouveaux patients, à moins qu’aucune autre solution appropriée n’existe et qu’il y ait une raison clinique de le faire.

Elle estime que ces médicaments, souvent utilisés pour perdre du poids, devraient être conservés pour les personnes qui n’ont pas d’autre choix de traitement, car les deux sociétés pharmaceutiques demandent aux pharmaciens de limiter les renouvellements d’ordonnance à une durée de 30 jours.