Une nouvelle génération de médicaments à base de peptide-1 de type glucagon approuvés pour le traitement de l’obésité sera bientôt disponible au Canada. Cela représente une occasion pour les promoteurs de régime de répondre aux besoins des membres en matière de santé et de bien-être. 

Il est important que les employeurs envisagent de rencontrer leur assureur dès maintenant pour savoir comment le lancement de ces médicaments affectera leurs régimes d’avantages sociaux, notamment en ce qui a trait au processus d’autorisation préalable, affirme Jennifer Schmidt, associée et chef de file en matière d’innovation chez Mercer Canada. « Par exemple, quels types de mesures utiliseront-ils ? Utilisent-ils [l’indice de masse corporelle] ou d’autres indicateurs ? L’obésité est une maladie chronique, mais son diagnostic est un peu moins évident que celui du diabète. Je pense donc qu’il s’agira d’une zone grise qu’il faudra éclaircir. »

Elle suggère aux promoteurs de régimes d’aborder cette mise en œuvre d’un point de vue holistique, plutôt que de se limiter au coût des médicaments, car l’accent mis sur la santé et le bien-être des employés pourrait se traduire par une réduction des coûts pour leur entreprise. En effet, les promoteurs de régimes qui décident de couvrir ces médicaments pourraient constater une diminution des demandes d’invalidité, une augmentation de l’engagement ou une diminution de l’utilisation des congés de maladie.

« Ils ne devraient pas se contenter de regarder leurs dépenses en médicaments, ils devraient aussi s’intéresser à la productivité, à l’engagement, à l’absentéisme et au présentéisme – à tous ces aspects. Si une personne souffre d’une maladie chronique, il est possible que celle-ci ait un impact sur sa capacité à travailler au mieux de ses capacités. Pour chacune de ces pathologies, il faut prendre en compte l’ensemble de la situation et ne pas se contenter d’isoler les dépenses en médicaments. »

Les employeurs doivent également prendre en compte le rôle de leur programme d’avantages sociaux, explique M. Schmidt, qui note que dans le monde de l’après-pandémie de coronavirus, on reconnaît que la prévention et l’atténuation des risques sont des éléments précieux. « Si vous pouvez aider quelqu’un à prévenir le développement du diabète, pourquoi ne le feriez-vous pas ? Pourquoi ne pas aider quelqu’un au lieu de payer des bandelettes de test et de l’insuline plus tard ? Je pense que nous devons essayer de ne pas rendre de mauvais services à ceux qui essaient de se rétablir et à ceux qui essaient de gérer leurs maladies chroniques. Et aussi à ceux qui n’ont pas encore de maladie chronique et qui essaient de rester en bonne santé. »

Il est possible que la demande accrue de ces médicaments fasse grimper leur prix au Canada, ajoute Mme Schmidt, notant que cela s’est produit lors du lancement des médicaments GLP-1 pour la gestion du diabète, qui ont fait l’objet d’une forte demande de la part des employés.

Selon elle, les promoteurs de régimes devront également se demander si les formulaires à gestion active sont une bonne chose, car il y a encore beaucoup de régimes d’assurance-médicaments qui sont largement ouverts. « Dans ce cas, vous ne gérez pas nécessairement le meilleur médicament au meilleur prix pour l’affection concernée. Je pense que la solution la plus facile consiste à fixer un plafond, mais ce n’est pas nécessairement la bonne solution. Les employeurs pourraient dire qu’ils ne vont pas couvrir les médicaments contre l’obésité parce qu’ils sont appelés « médicaments de style de vie ». Les classer dans cette catégorie [dépassée] et dire [qu’ils vont] plafonner vos dépenses en médicaments, je ne pense pas que cela résistera à l’épreuve du temps. »

Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.