Les dépenses en santé connaissent un ralentissement marqué cette année au Québec, selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). 

Le coût des dépenses en santé connaît une quasi stabilité au Québec en 2023, avec un coût moyen par habitant de 8 785 $ contre 8 747 $ en 2022, soit une augmentation de 0,4 %.

La croissance des dépenses au Québec est presque la plus faible que l’ensemble des autres provinces canadiennes. La croissance moyenne au Canada s’établit à 2,8 %. 

Seul le Yukon connaît une plus faible croissance de ses dépenses en santé, affichant même une évolution négative à -0,3 %

Le Canada dépense 344 milliards de dollars, soit 12,1 % de son PIB en santé en 2023, précise l’ICIS. La dépense moyenne par habitant s’établit à 8 740$, soit désormais très proche du niveau québécois.

Cette quasi stagnation au Québec et au Canada suit la flambée des dépenses constatées durant la pandémie. Les dépenses en santé au Canada avaient augmenté de 13,2 % en 2020 et de 7,8 % en 2021. Avant la pandémie, les dépenses en santé avaient connu une hausse moyenne annuelle de 4,3 % de 2015 à 2019.

La hausse est plus marquée dans les hôpitaux, avec une augmentation de 4,3 % en 2023. Les provinces essaient de rattraper les retards et de réduire les temps d’attente qui ont explosé dans les hôpitaux depuis la pandémie.

La rémunération constitue la plus grande part des dépenses hospitalières avec 63,1 % en 2021-2022. Et les coûts pourraient continuer de grimper rapidement en raison de la pénurie de personnel et de la demande croissante pour les services hospitaliers.

Le rapport de l’ICIS revient également sur l’évolution des dépenses en médicaments pour l’année 2022. Les dépenses des régimes publics d’assurance médicaments au Canada ont connu une hausse de 6,4 % en 2022, à 17,2 milliards de dollars.

Le quart de la hausse  (25 %) est dû au remboursement du Trikafta, un traitement contre la fibrose kystique lancé en 2021. Les dépenses consacrées au Trikafta s’élevaient à 285 millions de dollars en 2022.

Un autre quart de la croissance (24 %) est dû à l’évolution des dépenses en médicaments contre le diabète, dont le principal facteur est l’Ozempic.

Les médicaments biologiques représentent 29,6 %, soit 4,7 milliards de dollars, des dépenses des régimes publics d’assurance médicaments et 2,4 % des demandes de remboursement. Les dépenses en biosimilaires constituent 13,7 % des dépenses totales en médicaments biologiques, contre 8,9 % en 2021.