En raison de sa grande complexité et des nombreuses complications qui y sont associées, l’obésité nécessite souvent une combinaison de traitements de différentes natures pour être prise en charge de façon optimale.

Les lignes directrices canadiennes de pratique clinique de l’obésité, chez l’adulte, publiées en 2020 par Obésité Canada, mettent de l’avant cinq avenues de traitements.

« Les fondations de tout plan de traitement pour l’obésité incluent une thérapie nutritionnelle médicale et de l’exercice physique », a expliqué Mathieu Faucher, agent de liaison scientifique médicale, obésité et maladies hépatiques à Novo Nordisk lors d’un webinaire présenté en mai par Avantages et commandité par la société pharmaceutique.

Pour soutenir leurs employés atteints d’obésité, les employeurs peuvent s’assurer d’offrir un bon niveau de couverture pour les services de diététistes. « Cela permet au patient d’obtenir des conseils personnalisés mettant l’accent sur les choix alimentaires sains et les données probantes, tout en étant adaptés à la vie du patient », précise Mathieu Faucher.

Du côté de l’exercice physique, les lignes directrices recommandent de 30 à 60 minutes d’activité modérée à vigoureuse de façon quasi quotidienne. Le remboursement des services de kinésiologie par les régimes d’assurance collective est un bon moyen d’aider les patients à atteindre cet objectif.

Mais l’alimentation et l’exercice physique ne suffisent généralement pas à atteindre une perte de poids suffisante et à la maintenir à long terme. C’est pourquoi les aspects psychologiques de la maladie ne doivent pas être négligés. « Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider les patients à prendre en charge leur poids par des changements de comportements », indique Mathieu Faucher.

Pour favoriser la perte et le maintien du poids sur une longue période, le recours aux médicaments anti-obésité est parfois indiqué. Dans les cas les plus graves, la chirurgie bariatrique peut être envisagée. « Les indices de masses corporelles pour être éligibles à la chirurgie sont souvent un peu plus élevés que pour les traitements pharmacologiques, souligne Mathieu Faucher. On parle généralement d’un IMC de 40, mais parfois à partir de 35 si le patient a des comorbidités importantes. »

Lorsque le recours à la chirurgie est nécessaire, les employeurs devraient s’assurer de soutenir leurs employés avec des politiques de congé de maladies adéquates et des mesures d’adaptation lors du retour au travail, ajoute-t-il.

Le rôle de la pharmacothérapie

Lorsque les changements comportementaux en matière de nutrition et d’exercice physique, de même que le recours à la psychothérapie, ne suffisent pas, les lignes directrices de pratique clinique de l’obésité recommandent d’envisager le recours aux médicaments.

« Les changements de comportements axés sur le mode de vie ne permettent généralement qu’une perte de poids de 3 à 5 %, laquelle n’est que rarement maintenue à long terme », note Mathieu Faucher.

D’ailleurs, les essais cliniques portant sur les traitements pharmacologiques pour l’obésité démontrent systématiquement une reprise de poids lorsque le traitement est arrêté, ce qui met en lumière le besoin d’une prise en charge à long terme, peu importe le type de traitement.

Mathieu Faucher rappelle qu’une perte de poids, même minime, permet de réduire les risques de complications. Une perte de 5 % du poids corporel est par exemple associée à une baisse de l’hypertension et de l’hyperglycémie, alors qu’une perte plus importante, au-delà de 15 %, peut mener à une rémission du diabète de type 2 et à une réduction du risque de mortalité lié aux maladies cardiaques.

« Adapter le traitement en fonction du patient est la clé du succès. Il ne suffit pas de dire de bouger plus et de manger moins, c’est beaucoup plus compliqué que ça », conclut Mathieu Faucher.