Les femmes sont moins susceptibles que les hommes de retourner au travail rapidement après avoir récupéré d’un grave accident vasculaire cérébral, selon une étude allemande.

Les chercheurs ont analysé les données de plus de 600 travailleurs allemands âgés de 18 à 64 ans qui ont survécu à un AVC ischémique grave entre 2015 et 2019. Les AVC ischémiques sont causés par un blocage du flux sanguin dans le cerveau.

Environ un tiers des patients ont repris le travail dans les 90 jours suivant le traitement. Les patients traités à la fois par thrombectomie mécanique (mince cathéter inséré dans le vaisseau sanguin pour retirer le caillot) et avec des médicaments anticoagulation avaient près de deux fois plus de chances de reprendre le travail rapidement que ceux qui avaient uniquement subi une thrombectomie.

Par contre, les résultats de l’étude publiée dans la revue Stroke montrent que les femmes ont 58 % moins de chances que les hommes de reprendre le travail trois mois après la thrombectomie. Les déficits fonctionnels majeurs persistants après un AVC étaient la principale raison pour laquelle les personnes n’étaient pas en mesure de reprendre le travail.

« Nous avons pourtant constaté que les femmes de notre cohorte étaient plus jeunes au moment de l’accident vasculaire cérébral, qu’elles étaient plus susceptibles d’être non-fumeuses et qu’elles étaient plus susceptibles de ne pas avoir de handicap significatif au moment de leur sortie de l’hôpital, par rapport aux hommes de notre étude », indique Marianne Hahn, auteure de l’étude et scientifique clinicienne à l’Université Johannes Gutenberg, à Mayence en Allemagne.

Un constat difficile à expliquer

Or, malgré ces caractéristiques plus favorables observées chez les femmes, elles sont moins nombreuses à retourner au travail après trois mois. Les raisons derrière cet état de fait demeurent toutefois floues. Les auteurs de l’étude affirment que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour expliquer cet écart entre les sexes. Ils notent cependant que des programmes de réadaptation plus intensifs pourraient aider les femmes à réintégrer la vie professionnelle plus rapidement.

« Il a été démontré que des interventions ciblées de réadaptation professionnelle en milieu de travail améliorent les taux de retour au travail, soutient Marianne Hahn. Des études antérieures ont également montré que le retour au travail est associé à une augmentation du bien-être, de l’estime de soi et de la satisfaction de la vie. Le retour au travail après un AVC grave est un signe de réadaptation réussie. »

À noter toutefois que les données de l’étude ne permettent pas de savoir si les patients ont réintégré le même emploi qu’avant leur AVC, ni s’ils travaillent à temps plein ou à temps partiel.

Aux États-Unis, l’AVC est la cinquième cause de décès et l’une des principales causes d’invalidité, selon l’American Heart Association.