Au milieu de la première année de la pandémie de coronavirus, Humi, une entreprise spécialisée dans les ressources humaines, les avantages sociaux et les solutions de paie, a remarqué une tendance intéressante dans sa base de données clients : les employés canadiens avaient pris 40 % de jours de vacances en moins en 2020 que l’année précédente.

Les vacances sont un droit pour les employés, souligne Andrea Bartlett, directrice des ressources humaines de l’entreprise. Pourtant, en pleine pandémie qui a obligé de nombreuses personnes à passer rapidement au travail à distance, ce qui a brouillé les frontières entre vie professionnelle et vie privée, les employés ont été plus hésitants que jamais à s’offrir du temps libre.

Pour cette raison, Mme Bartlett affirme que les employeurs devraient être ouverts à l’idée d’avoir des conversations proactives avec leurs employés sur la façon de prendre le temps de s’occuper de leur bien-être mental général et de leur santé. « Les employeurs devraient être proactifs dans leurs discussions avec leur équipe et avec leurs employés sur le fait de prendre des vacances, car ce n’est pas un luxe qui exige de voyager et de s’évader. Les vacances sont vraiment une occasion de se reconnecter et de se ressourcer ».

Elle ajoute que les conversations sur des questions plus personnelles ont toujours été marginales dans les entreprises, car il existe une distinction très nette entre le bureau et la vie privée. Dans ce monde post-pandémique, la frontière n’est pas aussi nette, et les problèmes d’épuisement professionnel et de santé mentale sont en augmentation.

Permettre le report des vacances

Andrea Bartlett estime que les employeurs reconnaissent désormais l’importance de l’autonomie des employés et, en réponse à l’environnement de travail actuel, de nombreux employeurs modifient les politiques existantes pour permettre aux employés de reporter leurs vacances à l’exercice financier suivant. Les modifications les plus courantes consistent à augmenter le plafond de report (de cinq jours en moyenne) ou à prolonger la période d’expiration du report (de quatre mois en moyenne).

Toutefois, elle a ajouté que de nombreuses petites et moyennes entreprises au Canada qui utilisent les services de Humi ont encore des politiques en place qui ne permettent pas le report des vacances à l’année suivante, de sorte que les employés dans cette situation doivent les utiliser maintenant. Selon elle, cela pourrait expliquer pourquoi, en décembre, les données de Humi ont montré une nette augmentation (15 %) des demandes de congés et des vacances prises. Elle note que cela pourrait également être dû à la période des fêtes de fin d’année ou simplement au fait que les employés ont recalibré leurs priorités.

Quelle que soit la raison, Mme Bartlett considère que cette hausse est une tendance dans la bonne direction, car elle indique que les gens ont été plus proactifs en prenant des congés pour vraiment se recharger et renouer avec les membres de leur famille. « Ce que les informations montrent, c’est que les clients de Humi commencent à reconnaître la flexibilité et que les conversations centrées sur les employés deviennent primordiales pour créer un environnement de travail qui reflète vraiment ce dont les employés ont besoin dans un environnement de travail pandémique et post-pandémique ».

Cet article a initialement été publié par Benefits Canada.