Les besoins non satisfaits en soins de santé mentale amputent des dizaines de milliards de dollars au PIB canadien chaque année, selon un nouveau rapport publié par l’Alliance canadienne pour des soins de santé durables.

Ainsi, la dépression et l’anxiété coûteraient respectivement 32,3 G$ et 17,3 G$ par an à l’économie canadienne. Ces données s’expliquent entre autres par le fait que le quart des employés canadiens souffrant d’une maladie mentale ne peuvent pas travailler à cause de leurs symptômes.

Chapeautée par le Conference Board du Canada, l’Alliance canadienne pour des soins de santé durables affirme que si tous les employés souffrant de dépression ou d’anxiété bénéficiaient de meilleurs traitements et soutiens, la situation s’améliorerait nettement.

« Une forte proportion de travailleurs canadiens ont des besoins non satisfaits en soins de santé mentale et sont incapables d’atteindre un rendement optimal, ce qui a, selon notre rapport, de graves conséquences sur l’économie canadienne, a expliqué Louis Thériault, vice‑président, Politiques publiques, du Conference Board du Canada. Les particuliers, les entreprises, la société et l’économie pourraient tirer d’importants bénéfices d’une amélioration du traitement de la maladie mentale chez les travailleurs canadiens. »

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Le rôle des employeurs

Selon le rapport, les employeurs peuvent améliorer le traitement de l’anxiété et de la dépression chez les employés en les faisant bénéficier plus facilement d’avantages sociaux, de programmes et de soutiens scientifiquement fondés. Il est également nécessaire de mettre en place de meilleures stratégies de prévention, que ce soit pour un premier épisode de maladie mentale ou une rechute, ainsi que des programmes de retour au travail efficaces.

Si toutes ces ressources étaient accessibles aux travailleurs du pays, on pourrait voir arriver sur le marché du travail, chaque année jusqu’en 2035, pas moins de 352 000 employés capables d’exercer parfaitement leurs fonctions malgré leur dépression ou leur anxiété, évalue le Conference Board.

Les employés des industries de services sont ceux qui estiment avoir le plus besoin de soins de santé mentale. Environ 2,5 millions d’employés de ce secteur réclament de tels soins sous une forme ou une autre. Les industries ayant la plus forte proportion d’employés atteints de troubles mentaux non soignés sont le soutien administratif et la gestion des déchets (44,4 %), l’hébergement et la restauration (43,8 %), ainsi que les services professionnels et les services scientifiques et techniques (42,9 %).

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