Après deux ans de stress et d’anxiété, les travailleurs canadiens sont nombreux à envisager un changement de carrière, alors qu’ils ressentent davantage d’inconfort à socialiser qu’avant la pandémie.

La dernière édition de l’Indice de santé mentale de LifeWorks permet en effet de constater que les répercussions persistantes de la pandémie ont amené 30 % des employés à modifier leurs objectifs professionnels. Le phénomène est encore plus marqué chez les 40 ans et moins.

Environ 11 % des travailleurs sondés prévoient changer de carrière. Les données du sondage révèlent que ceux-ci affichent un score de santé mentale de plus de 10 points sous la moyenne nationale.

À l’inverse, les travailleurs qui ont l’intention de prendre leur retraite (21 % des répondants) obtiennent le score de santé mentale le plus élevé.

Près du tiers des travailleurs (30 %) envisagent quant à eux de suivre une formation pour occuper un autre type d’emploi, tandis que 24 % songent tout simplement à démissionner et à chercher un autre emploi.

À noter que les gestionnaires sont 55 % plus susceptibles que les non-gestionnaires de signaler une intention de changement de carrière en raison de la pandémie.

Inconfort grandissant face aux interactions sociales

Deux ans d’isolement et de restrictions concernant les activités sociales ont laissé des séquelles. Ainsi, 66 % des Canadiens se disent à l’aise d’avoir moins d’interactions sociales qu’avant la pandémie. À l’opposé, 16 % des Canadiens n’apprécient guère le fait d’avoir des contacts sociaux plus restreints. Cela pèse d’ailleurs lourdement sur leur morale, car les membres de ce groupe affichent un score de santé mentale beaucoup plus faible que ceux qui accordent moins d’importance à la socialisation.

« De toute évidence, les gens semblent à l’aise d’avoir moins d’interactions sociales, et même si nous nous y sommes habitués, cela ne veut pas dire que c’est la meilleure chose à long terme, s’inquiète Paul Allen, directrice mondiale et première vice-présidente à Solutions Mieux-être LifeWorks. Avant la pandémie, on observait une tendance générale à s’isoler davantage, un phénomène qui a désormais pris de l’ampleur. Il s’agit là d’un autre facteur de risque pour la santé mentale qui devrait préoccuper les employés et les employeurs. Cela peut prendre du temps, mais nous devons commencer à tisser des liens avec les autres plus que nous le faisons actuellement. »

À l’échelle canadienne, le score global de l’Indice de santé mentale des travailleurs s’est légèrement amélioré, passant de -11,3 en janvier à -10,6 en février. Les travailleurs québécois semblent en bien meilleure position, avec un score de -6,2, le plus élevé depuis le début de la pandémie. Un score négatif indique néanmoins un niveau de santé mentale inférieur à son niveau prépandémie.