De gauche à droite: Pierre-Luc Trudel, Avantages; Kate Kilganan, Sun Life; Charles St-Laurent, Croix Bleue Medavie

Même si les maladies chroniques suscitent de plus en plus d’inquiétudes chez les promoteurs de régimes d’avantages sociaux, la santé mentale des participants est encore et toujours fragile.

Le Sondage Benefits Canada sur les soins de santé 2025 a révélé le niveau de stress le plus élevé chez les participants depuis la première fois que la question a été posée. En effet, 39 % d’entre eux estiment que, dans leur journée de travail, ils ressentent un niveau de stress élevé à extrême, alors qu’ils étaient 33 % à être de cet avis en 2018.

« C’est sans surprise, car on le voit dans les réclamations de courte et de longue durée. Il y a une augmentation depuis la pandémie. » a indiqué Valérie Fernandez, conseillère principale en santé organisationnelle, assurance collective, à Beneva, lors d’un panel à la conférence Régimes collectifs & santé au travail d’Avantages en octobre dernier.

Certaines catégories d’âges et certaines personnes sont plus touchées par ces niveaux de stress, notamment les nouveaux arrivants et les 18 à 34 ans (49 %). « Il serait pertinent pour les employeurs de creuser ces données de façon plus précise dans les organisations pour bien soutenir la santé psychologique et le stress qu’on voit chez les Canadiens, ajoute Valérie Fernandez. Ce n’est pas encourageant, mais ces données devraient nous guider dans nos actions à mettre en place. »

En 2024, Canada Vie a élargi l’offre de couverture pour inclure des professionnels comme des sexologues. « On a vu que, cette année-là, 41 % des soins paramédicaux concernaient les 20 nouveaux professionnels couverts, indique Carole Lemay, directrice générale, initiatives, à Canada Vie. C’est d’autant plus apprécié que les délais pour voir un psychologue peuvent être extrêmement longs. »

Le Sondage Benefits Canada 2025 révèle aussi que le tiers des participants disent qu’il serait grand temps de consulter un médecin de famille. Cette affirmation touche 66 % des nouveaux arrivants, 70 % des personnes sans médecin de famille et 54 % des 18 à 34 ans. « En 1993, voir un médecin de famille prenait environ trois semaines et demie, mentionne Carole Lemay. En 2024, c’est 15 semaines en moyenne ! Cela a donc un impact sur l’invalidité, les conditions de vie des personnes, la famille et le travail. »

Et le besoin est là : 59 % des Canadiens ont un problème de santé chronique, et 34 % en ont plus qu’un. Toutefois, les promoteurs continuent de sous-estimer ces taux. « En moyenne, les promoteurs estiment que 38,5 % des employés ont un problème de santé chronique, indique Valérie Fernandez. Cette statistique m’étonne chaque année et j’espère que cet écart se réduira, car il est très grand ! Les maladies chroniques sont souvent cachées, prises en charge par une médication donc moins visible qu’une fracture. Par contre, cela ne veut pas dire que la personne ne bénéficierait pas de soutien qui éviterait des complications. C’est un long travail d’éduquer sur ces problèmes de santé. »