
Peu abordés en milieu de travail, les problèmes de santé mentale postnatale touchent pourtant de nombreuses femmes, a affirmé Valérie Ouellet, spécialiste en santé mentale, assurance invalidité, secteur Canada et assurance vie collective à Manuvie Canada, lors du Sommet de la santé mentale d’Avantages.
« La période postnatale est un moment critique et souvent négligé, a-t-elle indiqué. Les données 2024 de Manuvie montrent que près de 15 % des nouvelles mères ont fait une demande de règlement en santé mentale dans les six mois qui ont suivi l’accouchement. »
La ménopause a également un impact sur le travail des femmes. « Les symptômes de la ménopause non gérés pendant les années critiques de la carrière des femmes coûtent à l’économie canadienne 3,5 milliards de dollars annuellement et poussent une femme sur dix à quitter la vie active », déplore Valérie Ouellet.
Outre ces problématiques peu considérées, Valérie Ouellet souligne le manque de connaissances sur les facteurs uniques qui affectent les femmes. « La santé des femmes a été sous financée et insuffisamment étudiée, ce qui entraîne des lacunes dans nos connaissances. Moins de 6 % des projets de recherche financés sur la santé étaient axés sur des problèmes propres aux femmes. » Elle ajoute qu’investir dans la santé des femmes permettrait d’économiser 1 billion de dollars par an à l’économie mondiale.
Cette nécessité est particulièrement importante compte tenu des problèmes de santé mentale observés chez les femmes depuis plusieurs années. « Les jeunes femmes en particulier rencontrent des difficultés, note Valérie Ouellet. Les niveaux d’anxiété et de dépression sont actuellement plus élevés chez les femmes qu’ils ne l’étaient avant la pandémie. Cela a des répercussions réelles sur les organisations. »
Parmi les obstacles qui empêchent les femmes de recevoir du soutien en santé mentale, le coût, le temps et l’accès sont souvent mentionnés. « Pour 65 % des jeunes femmes, le système est frustrant, déroutant, indique Valérie Ouellet. Il y a aussi des obstacles en raison des délais d’attente. »
Une meilleure couverture en santé mentale, particulièrement pour les femmes, s’avère nécessaire selon Valérie Ouellet. « Nos données chez Manuvie montrent que 84 % des régimes d’assurance collective vont couvrir les dépenses en santé mentale jusqu’à un maximum de 500 $, mais nous recommandons un maximum combiné de 2000 $ à 4000 $ pour obtenir un résultat thérapeutique et un impact sur le rétablissement. »
« Nous devons faire plus pour normaliser les expériences, éliminer la stigmatisation, fournir le soutien nécessaire pour aider les femmes à maintenir leur résilience et à traverser les différentes étapes de leur vie », conclut Valérie Ouellet.