Les problèmes de dépendances touchent une importante partie de la population active si on considère les amis, la famille et les collègues des personnes concernées. Stéphanie Ipavec-Levasseur, directrice, développement de produits en assurance collective chez Desjardins Assurances, a présenté les risques de ces dépendances pour la santé et les approches à privilégier lors du Sommet de la santé mentale d’Avantages.

Qu’il s’agisse de dépendances comportementales (jeux vidéo, sexe, jeux de hasard, achats compulsifs et autres types de comportements qui procurent un plaisir à court terme) ou de troubles liés à l’usage de substances psychoactives (alcool, drogues, etc.), la dépendance est un trouble chronique et récidivant qui est multifactoriel. « Il est influencé par la génétique de la personne, son environnement et des facteurs psychologiques », explique Stéphanie Ipavec-Levasseur.

La prévalence est en hausse au Canada et ailleurs. « Pas moins de 18 % des Canadiens sont considérés comme des buveurs excessifs, indique Stéphanie Ipavec-Levasseur. Et on estime que 70 % des personnes qui consomment de l’alcool ou des drogues illicites sont en emploi. »

Stéphanie Ipavec-Levasseur
Stéphanie Ipavec-Levasseur, Desjardins Assurances

Comme pour toute maladie, la dépendance génère des coûts en soins de santé et en perte de productivité en entreprise. « On estime que le coût total des dépendances est de 49 milliards de dollars par année, seulement au Canada », mentionne Stéphanie Ipavec-Levasseur.

Dans les milieux de travail, les conséquences peuvent être un plus haut taux d’absentéisme, davantage d’accidents et une baisse de la productivité. Cela peut même affecter le moral d’équipes entières. « Il y a des impacts sur la santé mentale, mais aussi sur la santé physique qui vont varier selon le type de dépendance, explique Stéphanie Ipavec-Levasseur. La dépendance est reconnue comme étant une maladie chronique, précise-t-elle. C’est un diagnostic qui nécessite un traitement. »

Le type de soins et l’approche à privilégier doivent être adaptés selon le besoin. « Il peut être plus difficile de trouver des ressources pour des dépendances comportementales comparativement à celles concernant des substances, et elles sont plus rarement couvertes par les régimes d’assurance », mentionne Stéphanie Ipavec-Levasseur.

Pour les troubles légers, il existe des lignes d’appel, des ressources en ligne ou les PAE. Pour les troubles sévères, des centres vont permettre à la personne d’être hospitalisée et prise en charge. « On recommande de veiller à ce que le régime d’assurance collective couvre un traitement qui est intensif, mais ambulatoire », souligne Stéphanie Ipavec-Levasseur. Elle ajoute toutefois qu’il peut être difficile, pour une personne aux prises avec des problèmes de dépendances, de trouver des ressources disponibles et adaptées à son besoin. « Il est préférable de donner accès à une ressource centralisée, par téléphone ou en ligne, pour orienter l’employé », recommande-t-elle.