Après quelques mois d’amélioration, la santé mentale des Canadiens a recommencé à se détériorer au mois d’août en raison de l’anxiété liée à la rentrée scolaire et des craintes d’une deuxième vague de COVID-19.

L’indice de santé mentale de Morneau Shepell s’est ainsi établi à -11 en août, alors qu’il était de -10 en juillet. Ce score mesure le niveau de santé mentale des Canadiens par rapport au score de référence de 75 enregistré avant le début de la pandémie.

On note néanmoins une tendance à l’amélioration du moral des Canadiens depuis le pire moment de la crise au printemps dernier, où l’indice de Morneau Shepell avait atteint un creux à -16.

Tous les scores secondaires ont également diminué depuis le mois de juillet : anxiété (-12,9), dépression (-12,7), optimisme (-12,7) et isolement (-12,1). Seule la productivité est demeurée inchangée depuis le mois dernier (-11,1).

Inquiétante rentrée

La perspective d’une rentrée scolaire en période de pandémie a semble-t-il affecté grandement la santé psychologique des Canadiens. En effet, les scores des participants qui ont un enfant (-15,2) ou deux enfants (-13,0) sont considérablement inférieurs à ceux qui n’en ont pas (-9,9).

La santé mentale des participants qui travaillent dans le secteur de l’éducation a chuté à -11,6, par rapport à -11,1 en juillet. La chute la plus marquée parmi tous les groupes est cependant constatée chez les étudiants, dont le score est passé de -23,7 à -28,5. Les étudiants obtiennent le score le plus faible de tous les groupes lorsqu’on les compare aux participants de tous les secteurs d’activité au pays.

Les préoccupations maintenant liées à la vie personnelle

Alors que durant les premiers mois de la pandémie, les Canadiens s’inquiétaient surtout à propos de leur emploi et de leur sécurité financière, c’est maintenant l’insécurité croissante concernant leur vie personnelle qui les préoccupe le plus. Par exemple, 34 % des répondants se sont dits incertains ou pensaient s’être mal adaptés aux changements dans leur vie ou leur routine personnelles, par rapport à 30 % qui croyaient s’être mal adaptés aux changements dans leur vie professionnelle et leurs finances.

Cela dit, même si les répondants épargnent davantage et sentent avoir une meilleure emprise sur leurs finances, la préoccupation la plus souvent signalée par les Canadiens demeure l’incidence de la pandémie sur les finances et l’économie (49 %).

« On ne peut ignorer l’incidence financière et économique de la pandémie, mais il faut porter davantage d’attention à l’effet néfaste que la pandémie continue d’avoir sur le bien-être mental des Canadiens. Cette détérioration est préoccupante », affirme Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell.

« L’optimisme qui animait les Canadiens au moment de la réouverture n’efface pas les conséquences de la pandémie. Pour éviter que cette détérioration se poursuive, les organismes de santé publique et tous les ordres de gouvernement doivent prendre les mesures nécessaires pour fournir du soutien là où le besoin se fait le plus sentir et continuer à prioriser la santé mentale des Canadiens. »