Un grand nombre d’employés sont encore mal à l’aise de discuter de leurs problèmes de santé mentale au travail. Cette réticence est particulièrement grande chez les hommes, révèle un sondage mené par l’organisme Movember.

Plus du quart des hommes canadiens (28 %) craignent ainsi que leur emploi soit menacé s’ils discutent de leur santé mentale dans leur milieu de travail, et seulement 54 % indiquent qu’ils seraient en mesure de s’absenter pour des raisons de santé mentale ou personnelles.

En dépit d’une sensibilisation croissante à la crise de la santé mentale masculine, un tiers des hommes ont déclaré qu’ils seraient réticents à parler de leurs problèmes si cela avait un impact négatif sur leur carrière.

Parmi les quelque 1000 Canadiens âgés de 18 à 75 ans sondés, 42 % affirment qu’ils seraient inquiets de voir leurs collègues faire des commentaires négatifs à leur insu s’ils discutaient de troubles de santé mentale au travail.

En outre, 33 % des hommes pensent que s’ils mentionnaient avoir de la difficulté à surmonter un problème de cette nature, cela pourrait les empêcher d’obtenir une promotion.

Difficile de demander de l’aide

L’étude note que les Canadiens sont généralement au courant de ce que leur employeur leur offre en matière de soutien en santé mentale. Par contre, la stigmatisation les empêche toujours de parler de leurs problèmes et de demander de l’aide lorsqu’ils en ont besoin.

« Bien que nous ayons fait de grands progrès en commençant à parler ouvertement de ce que nous ressentons, beaucoup d’hommes craignent qu’un problème de santé mentale personnel ne soit révélé, surtout en milieu de travail », soutient Brendan Maher, directeur mondial de la santé mentale et de la prévention du suicide de Movember.

Pour lutter contre la stigmatisation, il suggère aux dirigeants d’encourager les conversations sur les « choses difficiles » et d’assurer à tous les employés qu’ils seront soutenus s’ils vivent des difficultés.

Le suicide demeure la principale cause de décès chez les hommes de moins de 44 ans. Les facteurs de risque qui augmentent la vulnérabilité d’un homme à une mauvaise santé mentale et au suicide comprennent une rupture conjugale, un stress aigu, une humeur dépressive persistante et un isolement social.