
Dès le mois d’octobre, la Loi sur la santé et la sécurité au travail imposera aux employeurs de nouvelles normes quant à l’élimination des risques psychologiques liés au travail. Ces risques sont présents dans toutes les organisations et pour tous les individus, mais à différents degrés selon les environnements, l’organisation, le poste et même la personne.
Six facteurs peuvent, séparément ou en combinaison, influencer la santé physique et psychologique des travailleurs : la charge de travail, l’autonomie décisionnelle, le soutien social, la reconnaissance, la justice organisationnelle et l’exposition à des événements potentiellement traumatiques. « Au Canada, c’est environ 50 G$ en coûts directs qui sont associés à la santé mentale et aux risques psychosociaux.

En coûts indirects, on parle de 500 G$. C’est énorme ! », a indiqué Maude Villeneuve, coordonnatrice de la Chaire de recherche Relief en santé mentale, autogestion et travail de l’Université Laval, lors du Sommet de la santé mentale d’Avantages.
L’analyse du Conseil national de la sécurité & NORC (2021) indique que chaque dollar investi en formation, politiques, pratiques ou programmes d’aide donne un retour de 4 $. « Plusieurs outils peuvent aider à identifier et analyser les risques psychosociaux du travail », souligne Maude Villeneuve.
Outre l’organisation, les employés doivent prendre les mesures nécessaires pour bien protéger leur santé mentale et physique et doivent s’assurer qu’ils ne mettent pas la santé mentale et physique de leurs collègues en danger. « L’autogestion de la santé mentale est un outil efficace de partage de responsabilités en santé mentale au travail, indique Maude Villeneuve. Il s’agit de toutes les actions que tout le monde, du directeur, jusqu’aux employés, mettent en place pour gérer leurs symptômes, prévenir les rechutes et optimiser leur bien-être. »
Dans une approche de responsabilité partagée, l’organisation peut proposer des formations sur le stress et la gestion du temps, fournir des ressources de soutien psychologique (ex. : PAE), recruter adéquatement et ajouter du renfort en période de surcharge. « Le gestionnaire peut évaluer

régulièrement la charge de travail, clarifier les rôles et les responsabilités avec l’équipe, respecter les heures de travail », ajoute Maude Villeneuve. Enfin, l’employé peut vérifier la nécessité d’être présent en tout ou en partie aux réunions, clarifier l’ordre des priorités avec son gestionnaire au besoin, demander de l’aide à ses collègues ou gestionnaires si la charge de travail devient trop lourde.
« Passer à l’action nécessite d’identifier les risques psychosociaux, les analyser, mesurer les impacts de ces risques sur la santé psychologique des employés, trouver des moyens de correction et les prioriser », souligne Valérie Fernandez, conseillère principale en santé organisationnelle à Beneva. Ensuite, il faut reprendre ce cycle de façon annuelle, car les priorités changent d’une année à l’autre. »