La pandémie a perturbé les relations sur le lieu de travail au point de dégrader le bien-être et même la santé mentale des travailleurs.

La pandémie de COVID-19 a transformé le travail en favorisant l’essor du télétravail. Mais elle a aussi des impacts sur les travailleurs qui continuent à se rendre sur leur lieu de travail. Et cet impact est clairement négatif.

C’est que, habituellement, le milieu de travail apporte un soutien émotionnel aux travailleurs. Et la pandémie a dégradé la qualité de ces liens informels, affirme une étude menée par l’École de santé publique T.H. Chan de Harvard. Son programme SHINE a étudié le bien-être au travail de 1 271 travailleurs de 17 secteurs d’activité.

L’étude montre que la rupture ou la modification des relations sur le lieu de travail a entraîné des effets sur la santé mentale des employés. Et ces effets ont d’autant plus de conséquences que le lieu de travail est devenu un endroit privilégié pour nouer des liens sociaux, dans un contexte de diminution de la fréquentation des structures sociales traditionnelles que sont les clubs et les organismes de bénévolat, relève Medical Xpress.

Dans l’enquête de Harvard, 60 % des travailleurs indiquent que les relations sociales sont devenues plus mauvaises, 48 % constatent que le temps passé tout seul a augmenté et 56 % disent que leur sentiment de contrôle a diminué.

Les indicateurs de santé mentale se sont également détériorés. Ainsi, 56% relèvent une augmentation de l’anxiété, 45 % mentionnent une augmentation de la solitude et 35 % témoignent d’une hausse de la dépression.

Cependant, ce constat morose s’accompagne d’un signe positif. Les employeurs semblent reconnaître que les circonstances dues à la pandémie causent du stress aux employés. Près de la moitié (47 %) des travailleurs avancent ainsi que la direction de l’organisation est plus compatissante et qu’elle manifeste de l’empathie, alors que 39 % d’entre eux relève un soutien plus fort de la part de leurs collègues.

Outre les aspects techniques des adaptations à la pandémie, comme le fonctionnement des ordinateurs, les horaires de travail et les procédures sanitaires, les organisations doivent accorder une attention supplémentaire aux liens sociaux afin d’améliorer le bien-être au travail, recommande l’étude.