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Avec un niveau de santé mental au plus bas et une insatisfaction professionnelle toujours plus grande, les employés canadiens sont nombreux à vouloir réorienter leur carrière, selon la dernière mise à jour de l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell.

Au mois de novembre, cet indice s’établissait à -11,1. Il s’agit d’une légère amélioration comparativement à octobre (-11,4), mais ce score constitue toujours une détérioration sans précédent de la santé psychologique des employés canadiens par rapport au score de référence enregistré avant le début de la pandémie.

Les scores secondaires les plus préoccupants sont l’optimisme (-12,9), l’anxiété (-12,5), la dépression (-12,5), la productivité (-11,1) et l’isolement (-11,1).

Insatisfaction croissante

Après des mois de pandémie qui ont mis à mal la santé mentale des travailleurs, plusieurs d’entre eux ont entamé une réflexion sur leur avenir professionnel, et dans certains cas à envisager un changement d’emploi.

Dans l’ensemble, 24 % des répondants indiquent que la pandémie les avait amenés à envisager un changement d’emploi ou de carrière. La tendance est particulièrement forte chez les jeunes employés, puisque 36 % des répondants de moins de 40 ans disent envisager un tel changement, comparativement à seulement 15 % des répondants de plus de 50 ans. De plus, 20 % des participants se disent indécis, ce qui laisse entrevoir une proportion encore plus grande de travailleurs susceptibles de modifier leur situation d’emploi.

Ce désir de changement peut notamment s’expliquer par le fait que 18 % des employés indiquent que leur opinion à l’égard de leur employeur s’est détériorée depuis le début de la pandémie. Cela dit, 12 % disent au contraire que celle-ci s’est améliorée.

La majorité des employés (72 %) estiment d’ailleurs que leur employeur gère bien la question de la santé et sécurité au travail, alors que seulement 7 % jugent qu’ils la gère mal. De même, 63 % des employés estiment que leur employeur gère bien l’aspect technologique, 56 % croient qu’il fait preuve d’une bonne souplesse en ce qui a trait à l’horaire de travail, et 50 % jugent qu’il applique efficacement les politiques en matière de télétravail.

« Au-delà de leur opinion sur la façon dont leur employeur a géré la situation liée à la pandémie, nous voyons également que certains employés ont aujourd’hui une opinion plus négative de leur employeur qu’avant la pandémie, souligne Paula Allen, directrice mondiale, Recherche et mieux-être global à Morneau Shepell. Cela montre que le maintien du statu quo ne suffit pas et que les employeurs doivent faire un effort proactif en mettant l’accent sur la communication et en plaçant les besoins et le mieux-être de leurs employés à l’avant-plan dans tout ce qu’ils font. »

Le rapport de Morneau Shepell révèle également que les parents sont très préoccupés par la santé mentale de leurs jeunes enfants, tandis qu’ils s’inquiètent de la situation financière et de l’avenir professionnel de leurs enfants adultes.