Alors que les employeurs multiplient les efforts pour favoriser le mieux-être de leurs travailleurs, durement éprouvés après deux ans de pandémie, ils auraient tout intérêt à porter une attention particulière à leurs employeurs expatriés, dont la santé mentale a atteint un niveau critique.

Un rapport de l’entreprise de services de santé Cigna révèle que 90 % des expatriés sont stressés, et que 98 % d’entre eux ont présenté des symptômes d’épuisement professionnel parce qu’il leur est très difficile de décrocher du travail.

Les expatriés éprouvent aussi un sentiment d’isolement accablant : 87 % d’entre eux disent se sentir impuissants, piégés ou abattus et 86 % ressentent un détachement ou de la solitude.

Comme si cela ne suffisait pas, 38 % des travailleurs expatriés soulèvent également des préoccupations ou des incertitudes au sujet de leur situation financière. Le rapport note qu’un ensemble de facteurs liés au mode de vie, aux possibilités et à la culture de travail contribue à ces constatations.

« Les employeurs auront sans doute d’énormes défis à relever afin d’attirer des travailleurs étrangers au cours des prochaines années, explique Jason Sadler, président de Cigna International Markets. Le style de vie passionnant, gratifiant et axé sur les déplacements à l’échelle mondiale, qui résumait autrefois le “rêve de l’expatrié”, a bien changé. Et aujourd’hui, davantage de gens accordent la priorité au style de vie, à la famille et aux amis lors de la planification de leur déménagement à l’étranger. »

En effet, l’étude a révélé que 73 % des expatriés actuels et 75 % de ceux qui prévoient de déménager à l’étranger au cours des deux prochaines années ont passé plus de temps que jamais à réévaluer leurs priorités de vie depuis le début de la pandémie. Le mode de vie remplace maintenant les finances comme priorité absolue pour ceux qui prévoient de déménager à l’étranger.

À la croisée des chemins

Si un certain nombre de jeunes travailleurs rêvent toujours d’un poste prestigieux à l’étranger, leurs collègues plus âgés souhaitent eux revenir au pays. Seulement 13 % des répondants de plus de 50 ans affirment vouloir déménager à l’étranger ou y demeurer, comparativement à 37 % des répondants de 18 à 24 ans et à 34 % des répondants âgés de 25 à 34 ans.

« Les deux dernières années de la pandémie ont été particulièrement difficiles pour les expatriés à l’heure actuelle, et à long terme, souligne Stella George, médecin en chef de Cigna. Ainsi, alors que plusieurs d’entre eux se rapprocheront de chez eux, de nombreux jeunes professionnels ambitieux vont également commencer à profiter des occasions qu’offrent les emplois à l’étranger, comme des possibilités d’avancement rapide, un horaire de travail flexible et autres mesures incitatives. Ces avantages sont particulièrement attrayants pour les jeunes professionnels. »

L’accès à de meilleurs soins de santé est le principal incitatif à accepter un poste à l’étranger pour 23 % des répondants. L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est également essentiel, puisqu’un peu plus du quart des candidats à l’expatriation déclarent que des horaires flexibles sont indispensables et 16 % d’entre eux indiquent souhaiter avoir la possibilité de travailler à partir de n’importe quel endroit dans le monde.

Le Canada se positionne comme la destination de choix pour les expatriés, devant l’Australie et les États-Unis. La grande majorité des expatriés vivant en Europe et en Australie comptent demeurer dans leur pays. Mais la situation est différente en Asie, alors que seulement 5 % des expatriés vivant en Inde et 16 % de ceux vivant en Chine continentale ont l’intention d’y rester.

Le sondage de Cigna a été mené auprès de 11 900 personnes à travers le monde.