L’inflation a désormais des conséquences concrètes sur les soins de santé, puisqu’elle a convaincu des Canadiens de limiter les dépenses liées à sa santé.

Un Canadien sur cinq (20 %) a déjà limité ses dépenses en soins de santé, indique la plus récente édition de l’Indice de santé mentale de Telus Santé (auparavant Solutions Mieux-être LifeWorks).

Un Canadien sur 14 (7 %) a même limité l’achat de médicaments d’ordonnance en raison de la flambée générale des prix qui pèse sur son porte-monnaie.

Ces limitations des soins de santé ou de médicaments d’ordonnance sont bien différentes selon la situation des personnes. Les parents sont 70 % plus nombreux que les participants sans enfants à limiter leurs dépenses liées à leur santé. Aussi, les personnes qui ne détiennent pas de fonds d’urgence sont deux fois plus nombreuses à limiter leurs dépenses liées à leur santé que les répondants qui ont un fonds d’urgence. Et la différence est du simple au triple pour ce qui concerne la limitation des dépenses en médicaments d’ordonnance.

L’indice globale de santé mentale de Telus Santé montre une légère augmentation, passant de 64,6 en décembre 2022 à 64,8 en janvier 2023. La tendance est similaire au Québec, l’indice passant de 65,6 à 65,9 en un mois.

L’indice de santé mentale est bien plus bas lorsque les personnes ont dû limiter leurs dépenses en soins de santé. Il s’affiche à 52,4 pour les personnes ayant limité leurs soins de santé et à 46,5 pour celles ayant limité leurs frais en médicaments d’ordonnance. par contre, il atteint 77,1 pour les personnes qui disent ne pas ressentir d’effet de l’inflation.

Une tendance à l’isolement 

L’inflation n’a pas seulement des effets sur les dépenses en soins de santé. Les deux tiers des Canadiens (63 %) disent avoir réduit leurs dépenses non essentielle, quand 41 % disent être restés davantage à la maison.

Or, l’isolement est lié à de faibles scores à l’indice de santé mentale. Près du tiers des répondants (32 %) évitent d’être en compagnie d’autres personnes ou d’interagir avec les autres. Ce groupe affiche un score de santé mentale de 51,3 nettement en-dessous de l’indice global (64,8), et considérablement plus bas que celui des personnes qui ne cherchent pas à éviter la compagnie d’autres personnes (74,8).

Cet isolement est davantage fréquent parmi les plus jeunes. Les moins de 40 ans sont près de 70 % plus nombreux que les plus de 50 ans à éviter d’être en compagnie d’autres personnes ou d’interagir avec les autres.

La pandémie a causé ou aggravé ce phénomène d’évitement pour les deux tiers des Canadiens (62 %).