Une proportion non négligeable d’employeurs n’a pas su répondre adéquatement aux besoins des employés en matière de santé mentale lors de la pandémie.

Selon la plus récente édition de l’Indice de santé mentale de Morneau Shepell, plus du tiers des répondants (34 %) indiquent que durant la pandémie, leur employeur a répondu à leurs besoins en santé mentale de façon incohérente, médiocre ou très médiocre.

Les scores à l’Indice de santé mentale pour ce groupe s’établissaient à -17,2 pour ceux qui ont indiqué que la réponse de leur employeur était incohérente, à -17,7 pour ceux qui ont répondu qu’elle était médiocre, et à -26,3 pour ceux qui ont indiqué qu’elle était très médiocre. Cela se compare à un score bien plus élevé de -10,4 chez ceux qui ont indiqué que la réponse aux besoins en santé mentale était relativement bonne, et de -1,0 chez ceux qui ont déclaré qu’elle était très bonne.

Le soutien offert par les employeurs a donc un effet considérable sur le niveau de santé psychologique des travailleurs. Plus encore, la simple perception qu’a une personne de la façon dont son employeur répond aux besoins en santé mentale des employés est fortement liée à sa santé mentale.

Les répondants qui se sentent mal soutenus jugent que leur employeur pourrait les soutenir en donnant des consignes claires sur la façon d’éviter de propager ou de contracter le virus (27 %) et en offrant de l’aide pour composer avec l’anxiété (23 %).

« La santé mentale des Canadiens est affectée depuis le début de la pandémie. C’est toujours le cas, alors que les gens retournent au travail et que de nouveaux agents stressants émergent », souligne Paula Allen, première vice-présidente, Recherche, analytique et innovation chez Morneau Shepell. « La reprise de l’économie est un changement bienvenu et positif pour certaines personnes, mais pour d’autres, réintégrer le milieu de travail apporte son lot de nouvelles incertitudes quant à leur santé et leur sécurité. Les employeurs doivent continuer à promouvoir leur plan et les ressources de mieux-être auprès des employés qui ont besoin de soutien, tout en cherchant des occasions de montrer aux employés que leur santé mentale compte par-dessus tout. »

La santé mentale s’améliore lentement

Le déconfinement graduel a des effets positifs sur la santé mentale des travailleurs canadiens, mais la pente sera longue à remonter.

Le score global à l’Indice de santé mentale s’établit à -11. Ce score mesure l’amélioration ou la détérioration de la santé mentale par rapport au score de référence de 75 antérieur à 2020. Le score global de ce mois-ci est de seulement un point supérieur au score du mois dernier.

L’indice suit également des scores secondaires par rapport au score de référence, mesurant le risque lié à l’anxiété (-12,9), la dépression (-12,7), la productivité au travail (-12,1), l’optimisme (-12,0) et l’isolement (-11,6). Alors que les scores secondaires demeurent faibles, on constate une légère amélioration dans ces domaines par rapport au mois précédent.

« Il est important de ne pas perdre de vue la santé mentale des Canadiens et de reconnaître que le bien-être mental exige le même degré d’attention et de soin que la santé physique », affirme Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell. « Les répercussions à long terme d’une santé mentale précaire persistante ne préoccupent pas seulement les particuliers, mais également les organisations et les gouvernements en raison de la hausse des coûts liés à la santé et à l’invalidité, et aux retombées négatives sur la participation de tous à l’économie. »

Les résultats du sondage montrent également qu’en raison de la grande incertitude économique, les Canadiens sont beaucoup plus économes qu’avant la pandémie, et davantage prudents quant à la manière dont ils dépensent leur revenu disponible.