Pandémie, pénurie de main-d’œuvre, problèmes de chaînes d’approvisionnement: les dernières années ont été rudes pour le moral des dirigeants, et le spectre d’une récession n’arrange pas les choses.

Pierre Graff, PDG du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, s’est fait un sang d’encre au début de 2022. À bout de souffle, huit entrepreneurs, associés ou professionnels lui ont confié leurs envies suicidaires.

Les appels à l’aide sont maintenant moins fréquents, mais il est d’avis que la situation est « beaucoup plus inquiétante qu’on aimerait le penser », et ce, même si la pandémie a mis en lumière la souffrance silencieuse des dirigeants.

En effet, bien qu’on n’en ait jamais autant parlé sur la place publique, les problèmes de santé mentale sont toujours tabous dans de nombreuses organisations, constate Martin Binette, chef de l’exploitation et directeur général adjoint de Relief. Cet organisme tente de déstigmatiser l’anxiété, la dépression et les troubles bipolaires, notamment en accompagnant les entreprises dans la création d’environnements de travail plus bienveillants.

Après s’être absentés à cause d’un épuisement professionnel, « des gens se font régulièrement mettre à la porte dans le cadre d’une restructuration qu’ils jugent injustifiée, rapporte Martin Binette. [D’autres] qui jonglaient avec le dossiers chauds avant un tel épisode ne s’en font plus confier à leur retour, car les préjugés [à l’égard des enjeux de santé mentale] persistent ».

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