D’année en année, la stigmatisation entourant les troubles de santé mentale semble s’estomper dans les milieux de travail. Les résultats d’un récent sondage de RBC Assurances confirment cette tendance.

En effet, un plus grand nombre de Canadiens considèrent maintenant que la dépression (54 %) et l’anxiété (44 %) sont des formes d’invalidité, soit les pourcentages les plus élevés depuis 2019.

« Nous avons constaté au fil des ans une augmentation du nombre de Canadiens qui estiment que l’invalidité peut être de nature mentale, pas seulement physique, explique Maria Winslow, directrice générale principale, Assurance de personnes, RBC Assurances. Il s’agit d’un changement de mentalité important, qui coïncide avec cette longue pandémie et le stress qu’elle engendre. »

Cette prise de conscience s’explique peut-être par le fait qu’un plus grand nombre de travailleurs sont touchés. Selon le sondage, 54 % des répondants considèrent leur santé mentale comme bonne ou excellente, ce qui représente une baisse importante de 12 points de pourcentage par rapport à la même période en 2019.

Les Canadiens âgés de 18 à 34 ans sont considérablement plus nombreux que les autres à mentionner des problèmes de santé mentale comme l’anxiété (69 %) et la dépression (59 %). À titre comparatif, 42 % des 55 ans et plus seraient touchés par l’anxiété, et 29 % par la dépression.

Les conséquences particulièrement négatives de la pandémie sur les jeunes sont confirmées par les données de demandes de règlement de RBC Assurances. En 2021, plus du tiers (35 %) des nouvelles demandes de prestations d’invalidité de longue durée présentées par des jeunes de 18 à 39 ans étaient liées à un problème de santé mentale. Cette tendance est en hausse depuis 2019.

L’assurance collective, un élément protecteur

Le sondage montre que les Canadiens qui disent avoir une santé mentale déficiente (32 %) étaient plus susceptibles de s’absenter du travail en raison d’une invalidité que ceux qui considèrent leur santé mentale comme bonne (12 %).

Le sentiment d’épuisement professionnel est la principale source de stress des travailleurs canadiens (42 %), suivie d’une potentielle baisse ou perte de revenu en cas de maladie ou de diagnostic positif à la COVID-19 (39 %). L’augmentation des heures ou de la charge de travail a également exacerbé le stress de 33 % des travailleurs.

Certains facteurs permettent toutefois de mitiger les risques en matière de santé psychologique, en premier lieu la couverture par un régime d’assurance collective. En fait, 60 % des travailleurs couverts par un tel régime considèrent leur santé mentale comme bonne ou excellente (comparativement à 54 % de l’ensemble des répondants). Reste que le nombre de répondants qui, en 2021, considéraient leur santé mentale comme bonne ou excellente a diminué de 8 points par rapport à l’année précédente, malgré une couverture adéquate.

En outre, moins de personnes ont dit avoir une assurance invalidité, soit dans le cadre de leurs avantages sociaux (baisse de 6 points) ou à titre personnel