Les employés québécois sont loin d’avoir retrouvé une santé mentale aussi bonne qu’avant la pandémie.

L’état de la santé mentale des employés québécois s’est brusquement détérioré en 2020 sous le coup de la pandémie. Mais même si la pandémie semble moins virulente, la situation présente est plus proche du niveau de 2020, que de celui d’avant la survenue de la COVID-19.

Plus de la moitié des travailleurs québécois (54 %) déclarent avoir une bonne santé mentale, ce qui est à peine plus que les 48 % observés en 2020… alors qu’ils étaient 73 % à dire la même chose avant 2020, indique un sondage de la firme Capterra auprès de 1 100 Canadiens ayant gardé le même travail depuis janvier 2020. 

Et un employé sur six (17 %) se dit en mauvaise santé mentale… exactement comme en 2020. Mais avant la pandémie, ils n’étaient que 3 % à se décrire ainsi. 

Le premier facteur de stress est l’augmentation de la charge de travail: c’est l’avis de 28 % des employés québécois. Les problèmes relationnels avec les clients (21 %) et la peur d’attraper la COVID-19 au travail (20 %) sont les autres facteurs de stress les plus fréquents.

Cette santé mentale relativement moins bonne comparativement à l’avant-pandémie ne signifie pas que tout va mal. La plupart des employés se sentent valorisés et reconnus par leur employeur.

Neuf travailleurs canadiens sur dix disent être à l’aise d’être eux-mêmes au travail; et huit sur dix estiment qu’ils peuvent faire part de leurs préoccupations à leur gestionnaire ou à leur équipe de direction, indique un sondage ADP auprès de 1 002 adultes canadiens. Ils sont autant (82 %) à dire que leurs compétences et leurs talents uniques sont utilisés et appréciés au travail.

Ces chiffres pourraient laisser penser que les employeurs ont déployé les efforts nécessaires à soutenir leurs employés. Mais les choses ne sont pas si simples, car de gros efforts restent à faire en direction des travailleurs qui s’identifient comme étant noirs, autochtones ou de couleur: ceux-ci sont plus susceptibles de déclarer faire face à des défis pouvant affecter leur sécurité psychologique au travail.

Ainsi, plus du tiers des travailleurs racialisés et autochtones se disent préoccupés par le fait de se sentir amoindris au travail. Et quand ils se sentent valorisés et à l’aise au travail, ils sont plus susceptibles (36 %) que les répondants blancs (21 %) de dire qu’ils pensent que leurs collègues peuvent délibérément agir d’une manière qui sape leurs efforts au travail. 

De plus, la moitié (49 %) des travailleurs racialisés et autochtones croient que faire une erreur au travail sera retenu contre eux. Et ils sont aussi plus susceptibles (35 %) de dire qu’il est difficile de demander de l’aide à des collègues ou à un gestionnaire direct.